Société

Criminalité sans limites à Ramla : les gangs imposent leur loi

Meurtres, explosions, attaques près d’un foyer pour enfants : à Ramla, la criminalité franchit un seuil alarmant. Entre un maire qui ne parle plus avec Ben Gvir et une police quasi invisible, les habitants se sentent abandonnés.

2 minutes
13 novembre 2025

ParDelphine Miller

Criminalité sans limites à Ramla : les gangs imposent leur loi
A Ramla, la criminalité franchit un seuil alarmant. (Unsplash)

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Ramla, longtemps connue pour ses talents sportifs et artistiques, traverse aujourd’hui l’une des pires vagues criminelles de son histoire récente. En quelques semaines, la ville a été frappée par une succession d’attaques qui ont choqué même les habitants les plus habitués aux tensions locales : deux frères de 16 et 20 ans assassinés en pleine rue, leur père grièvement blessé ; des tirs et des incendies criminels ; et jusqu’à des explosions signalées près d’écoles et à proximité d’un foyer pour enfants.

Ce glissement inquiétant vers une criminalité sans limites fait désormais de Ramla l’une des villes les plus touchées du pays, juste derrière Lod et Nazareth. Les réseaux criminels semblent agir à visage découvert, en plein jour, sans être véritablement inquiétés. Les enquêtes stagnent, plusieurs meurtres ne sont toujours pas élucidés, et le sentiment d’abandon s’installe.

Les éducateurs, en première ligne dans les quartiers les plus vulnérables, tirent la sonnette d’alarme. « Nous voyons des enfants arriver à l’école tremblants après une nuit de tirs. Certains n’osent même plus sortir de chez eux. Ce n’est plus de la délinquance, c’est un climat de guerre », confie l’un d’eux, qui travaille à proximité du foyer pour mineurs touché par les derniers incidents. Selon lui, l’absence visible des forces de l’ordre « laisse les familles totalement démunies ».

À cette paralysie sécuritaire s’ajoute une rupture politique : le maire de Ramla, Michael Vidal, ne parle plus avec le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir. Malgré des appels lancés ces derniers mois pour obtenir un renforcement policier après des explosions près d’établissements scolaires, la coordination entre la municipalité et le ministère semble inexistante. Une situation qui laisse la ville livrée à elle-même alors que les gangs étendent leur emprise.

Dans les rues de Ramla, la peur s’installe. Les commerces ferment tôt, les parents hésitent à laisser leurs enfants sortir, et les habitants redoutent désormais les soirées où les tirs retentissent. Ramla arrive à un tournant : soit les autorités reprennent le contrôle, soit la ville s’enfoncera davantage dans une zone où la criminalité dicte le quotidien.

 

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