Un tremblement de terre majeur survient en Israël en moyenne une fois par siècle. Le dernier s’est produit en 1927. Les autorités de secours estiment donc qu’il ne s’agit pas d’une question de si, mais de quand.
Un nouveau rapport du Centre de recherche et d’information de la Knesset soulève des interrogations troublantes sur le niveau de préparation des autorités d’urgence face à un séisme dévastateur et à la phase de reconstruction qui suivrait. Ce matin, la commission de l’Intérieur de la Knesset a tenu un débat sur ce sujet, à la lumière des conclusions du rapport. Selon le document, bien que tous les bâtiments construits en Israël depuis 1980 soient censés respecter les normes antisismiques, rien ne garantit que l’ensemble des constructions répondent réellement à ces exigences. Cela concerne également des bâtiments situés dans des zones à haut risque, notamment en périphérie, dans la vallée du Jourdain et dans le nord du pays. Le gouvernement ne dispose pas d’une cartographie complète des bâtiments non conformes et s’appuie uniquement sur des estimations.
Parallèlement, l’État mise sur les programmes de rénovation urbaine — Tama 38 (désormais terminée) et les projets de démolition-reconstruction — comme solution pour renforcer les bâtiments anciens. Mais les budgets alloués, en particulier après la fin de Tama 38, ne suffisent qu’à un nombre très limité de projets et ne permettent pas de répondre à l’ampleur du besoin.
Le rapport avertit que le gouvernement repose sur un modèle de marché libre pour renforcer les bâtiments, un modèle qui ne fonctionne pas réellement dans la périphérie — alors même que ces régions devraient être les plus durement touchées. L’action gouvernementale dans ce domaine se déroule avec des budgets faibles et sans plan structuré qui ont, de surcroît, été considérablement réduits ces dernières années.
Le rapport révèle également que le ministère de l’Intérieur, qui supervise les autorités locales, n’est pas une instance professionnelle capable de les guider ou de contrôler leur niveau de préparation — alors même que la doctrine nationale considère la municipalité comme “la pierre angulaire” de la gestion d’un séisme.
L’an dernier, le gouvernement a adopté un plan de reconstruction à long terme pour les catastrophes naturelles. Mais l’essentiel du dispositif reste lettre morte : aucun organisme centralisé n’a été créé pour diriger les opérations, ni pour planifier le logement temporaire des sinistrés.
Pour l’heure, l’État se contente de rapports internes fournis par les exécutants eux-mêmes.