La Cour suprême israélienne a rejeté ce jeudi le recours déposé par les habitants du village bédouin non reconnu de Ras Jaraba, situé près de Dimona, contre leur expulsion. Cette décision ouvre la voie au déplacement d’environ 500 résidents afin de permettre l’extension de la ville du Néguev.

Les juges ont confirmé la position de l’Autorité foncière israélienne (ILA), qui avait annulé le permis d’occupation des terres accordé aux habitants. Ces derniers affirmaient détenir la propriété de ces terrains depuis plusieurs décennies. L’État avait proposé de leur attribuer des lots dans un nouveau quartier de Dimona, offre qu’ils avaient refusée.

Dans leur arrêt, les juges ont souligné que l’absence de solution de relogement ne pouvait justifier un sursis à l’exécution de l’expulsion. « J’espère que cette décision permettra d’engager un dialogue constructif entre les habitants et l’Autorité foncière israélienne, afin de parvenir à une solution satisfaisante », a écrit le juge Kasher. Le juge Solberg a pour sa part estimé qu’il serait injuste « d’encourager les occupants illégaux à faire échouer tout accord alternatif », rappelant que l’occupation prolongée de terres publiques causait « un préjudice à l’ensemble du public ».

Le Centre juridique Adalah, représentant les résidents bédouins, a vivement dénoncé la décision. Dans un communiqué, l’organisation a accusé la Cour suprême de « servir d’instrument juridique à la politique coloniale de l’État », estimant que cette décision « légitime les principes de l’apartheid » et « rend illégale la présence des Bédouins arabes sur leurs terres ».