Israël

L’avocat, nouveau symbole du succès agricole israélien

Derrière ce fruit devenu incontournable, se cache une filière stratégique qui illustre la résilience, l’innovation et la capacité d’adaptation de l’agriculture israélienne.

2 minutes
26 décembre 2025

ParDelphine Miller

L’avocat, nouveau symbole du succès agricole israélien
Photo: Chaim Goldberg/Flash90

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Longtemps marginal en Israël, l’avocat s’est imposé en quelques décennies comme l’un des piliers de l’agriculture nationale. Aujourd’hui, les Israéliens figurent parmi les plus grands consommateurs mondiaux par habitant, avec près de 10 kilos par an, juste derrière le Mexique. Cette popularité n’est pas qu’une tendance alimentaire : elle reflète une transformation profonde du modèle agricole israélien, fondé sur la technologie, la planification et l’optimisation des ressources.

Selon les données du ministère israélien de l’Agriculture, l’avocat représente désormais 43 % des fruits exportés par Israël. En 2024, près de 127 000 tonnes ont été expédiées à l’étranger, principalement vers l’Europe et la Russie, faisant de ce fruit le principal moteur des exportations agricoles non-agrumes. Dans un contexte international parfois hostile, la demande reste soutenue : lorsque le marché manque d’avocats, l’origine israélienne passe au second plan, confient des responsables du secteur cités par Calcalist.

Cette réussite repose sur une filière hautement structurée. De la Galilée au pourtour de Gaza, les plantations s’appuient sur des systèmes d’irrigation avancés, des eaux recyclées, une sélection précise des variétés et des technologies de maturation contrôlée. Les centres de conditionnement utilisent des systèmes optiques pour trier chaque fruit, garantissant une qualité constante sur les étals internationaux. L’objectif est clair : proposer un produit fiable, prêt à consommer, et compétitif sur les marchés mondiaux.

Au-delà de l’économie, l’avocat est aussi devenu un symbole. Dans les régions frontalières, notamment dans le sud, certains kibboutzim touchés par les attaques du 7 octobre ont repris et développé leurs vergers comme un acte de continuité et de reconstruction. Transformer des zones meurtries en espaces de production est perçu par de nombreux agriculteurs comme une réponse concrète au terrorisme et à l’instabilité.

Autrefois emblème de l’agriculture israélienne, l’orange a progressivement cédé sa place. L’avocat incarne aujourd’hui une nouvelle phase : moins de nostalgie, plus d’innovation, et une insertion assumée dans l’économie globale. Un fruit devenu, à sa manière, un marqueur de la réussite israélienne contemporaine.