Les célèbres « champignons » de sel de la mer Morte – l’une des curiosités naturelles les plus photographiées d’Israël – ne ressemblent plus à ce que les visiteurs connaissent des images largement diffusées ces dernières années. Situées dans la zone hôtelière du sud, ces formations se sont transformées sous l’effet des fluctuations du niveau d’eau et de la cristallisation continue du sel, modifiant sensiblement leur silhouette. Certains parlent même de disparition, mais les formations existent toujours : simplement, une partie d’entre elles s’est connectée entre elles, perdant leur forme ronde caractéristique. Les variations du niveau d’eau, combinées à une nouvelle couche de sel se déposant entre les structures, ont effacé l’aspect circulaire net qui faisait leur célébrité. Ce phénomène est naturel : les champignons naissent de processus géochimiques où l’eau saturée en sel enrobe un noyau initial de couches successives. Lorsque le niveau monte ou descend, l’érosion, la cristallisation supplémentaire et l’exposition prolongée à l’air modifient leur architecture. C’est ce qui explique que certaines zones paraissent désormais “banales”, là où les photographies montraient autrefois des rochers isolés, parfaitement ronds, flottant dans un bleu laiteux.
La transformation est suffisamment marquée pour créer un étonnement chez les habitués : plusieurs visiteurs ayant comparé des clichés pris à un an d’intervalle ont constaté que les structures ne sont plus reconnaissables, parfois fondues en un seul bloc de sel. D’autres remarquent que l’effet visuel dépend aussi du moment de la journée, du vent ou du niveau d’eau exact au moment de la visite : certaines semaines, les champignons émergent, d’autres fois ils semblent engloutis.
Aujourd’hui, les formations les plus visibles se trouvent principalement en face du nouveau centre de conventions « The Dome ». Même là, leur apparence varie : elles s’érodent, se lissent ou se connectent entre elles, donnant l’impression qu’elles se sont « éteintes » alors qu'elles évoluent simplement au rythme des dynamiques naturelles de la mer Morte.
Rejoindre la zone n’est pas aisé : le site se situe près d’un chantier, avec une piste non aménagée et parfois dangereuse. Il est possible de se garer près des hôtels et de rejoindre la zone à pied via la promenade qui longe toute la côte — une marche de 10 à 15 minutes selon l’emplacement. L’accès dans l’eau demande aussi un minimum d’effort : marcher parmi les structures impose de se mouiller et de se frayer un passage parfois glissant. Et pour une photo inoubliable, il faut s’armer de patience… voire de chance.