Un ressortissant libanais a comparu mardi devant le tribunal de Celle, en Allemagne, accusé d’avoir fourni des composants de drones au groupe terroriste Hezbollah, utilisés lors d’attaques contre Israël. L’accusé, identifié uniquement comme Fadel Z conformément aux règles locales de protection de la vie privée, aurait fourni des milliers de pièces, dont certaines ont été utilisées dans des attaques, notamment contre une maison de retraite à Herzliya en 2024.

Selon les procureurs, Fadel Z est inculpé de complicité de tentative d’assassinat, d’appartenance à une organisation terroriste et de violation d’un décret de l’Union européenne interdisant la fourniture de pièces de drones. Il avait été arrêté en juillet 2024 dans le cadre d’une vaste opération européenne visant à démanteler un réseau multinational de contrebande de drones lié au Hezbollah.

Le parquet fédéral allemand a précisé que Fadel Z était membre du Hezbollah depuis plus de dix ans, initialement au sein des relations publiques du groupe, avant de rejoindre le programme de drones en 2022. Il aurait opéré depuis Barcelone, en Espagne, puis depuis l’Allemagne à partir de 2023. Selon l’accusation, il a acquis pour environ 1,4 million d’euros de pièces détachées, dont plus de 2 000 moteurs et 600 hélices, provenant d’entreprises européennes, chinoises et américaines. Les composants étaient ensuite expédiés au Liban via des sociétés écrans.

Les procureurs affirment que le Hezbollah disposait depuis plusieurs années d’un « programme de drones à grande échelle », avec plus de 10 000 appareils en juin 2024. Les attaques menées par ces drones et des roquettes ont visé tant des positions militaires qu’urbaines en Israël, provoquant évacuations massives et état d’alerte prolongé. Deux moteurs fournis par Fadel Z auraient été utilisés lors d’une attaque le 11 octobre 2024 contre la maison de retraite de Herzliya, causant des dégâts matériels mais aucun blessé.

Cette affaire s’inscrit dans le démantèlement d’un réseau européen sophistiqué de contrebande de drones lié au Hezbollah, ciblant l’Allemagne, l’Espagne, la France et le Royaume-Uni. Selon des rapports publiés en avril 2025, la découverte du réseau remonte à mi-2024, lorsque la Garde civile espagnole a identifié des achats suspects via des sociétés écrans. Les matériels saisis comprenaient moteurs, hélices, systèmes de guidage électronique et composants chimiques pour drones explosifs.