Un adolescent de 15 ans a vu sa condamnation réduite de neuf à sept ans de prison par la cour d'appel de Versailles. Il avait participé au viol collectif d'une collégienne de 12 ans ciblée en raison de sa confession juive.
Seul des trois prévenus à contester sa condamnation initiale, Dylan (prénom modifié) a comparu mardi devant les magistrats versaillais. La cour lui a accordé une réduction de peine tout en ajoutant un volet éducatif, absent lors du premier jugement rendu en juin par le tribunal pour enfants de Nanterre.
L'histoire avait débuté par une rupture amoureuse. Un garçon avait découvert la véritable confession de celle qu'il fréquentait : elle était juive, non musulmane comme il le croyait. La révélation l'avait plongé dans une rage vengeresse. Le 15 juin 2024, avec Dylan à ses côtés, il avait intercepté son ancienne petite amie sur le chemin du retour. Direction : une crèche désaffectée de Courbevoie où un troisième complice les attendait.
Ce qui avait suivi relève de l'innommable. Durant soixante minutes, les trois garçons avaient multiplié les sévices sur leur victime sidérée : viols répétés, cheveux carbonisés, ingestion forcée de papier, bordée d'injures antisémites. La collégienne, terrifiée, avait pensé sa dernière heure arrivée.
Les trois protagonistes ont connu des sorts judiciaires contrastés. L'initiateur du guet-apens, trop jeune pour être emprisonné (moins de 13 ans lors des faits), s'est vu imposer cinq années d'encadrement éducatif renforcé avec placement et suivi psychologique. Le troisième participant purge actuellement une peine de sept ans ferme, assortie d'un contrôle judiciaire post-détention.
Dylan, lui, bénéficie donc d'une clémence relative en appel. Sa défense, assurée par Me Melody Blanc, y voit une « remise à niveau » salutaire après un verdict de première instance jugé trop sévère. « Les juges ont enfin considéré la personnalité de mon client plutôt que de céder à l'émotion collective », argumente l'avocate, qui évoque un « contexte médiatique écrasant ».
Représentée par Mes Muriel Ouaknine-Melki et Oudy Bloch, la jeune fille, désormais âgée de 13 ans, a dû revivre publiquement son cauchemar devant la cour. Ses conseils saluent son « extraordinaire résilience » face à cette épreuve supplémentaire. Ils se réjouissent que les magistrats aient intégralement validé la dimension antisémite de l'agression, élément central du dossier.