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Toronto sous le choc : le drapeau de l’OLP hissé à l’Hôtel de Ville

B’nai Brith Canada dénonce une violation des protocoles municipaux et un signal alarmant envoyé à la communauté juive, déjà visée par une vague record d’incidents antisémites.

2 minutes
20 novembre 2025

ParDelphine Miller

Toronto sous le choc : le drapeau de l’OLP hissé à l’Hôtel de Ville
Le drapeau de l’OLP hissé à l’Hôtel de Ville

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La polémique enfle à Toronto après qu’un drapeau de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a été hissé lundi devant l’Hôtel de Ville, à l’occasion de l’anniversaire de la déclaration unilatérale de “l’indépendance palestinienne” de 1988. Un geste hautement symbolique — et explosif — alors que la ville fait face, depuis plus d’un an, à une montée sans précédent des actes antisémites.

B’nai Brith Canada a immédiatement déposé une plainte formelle, dénonçant une violation flagrante du protocole municipal sur les levées de drapeaux. L’organisation affirme avoir prévenu en amont le service du protocole et des relations extérieures de la mairie, soulignant que cette célébration accorderait une légitimité à une organisation qui fut désignée comme terroriste par le Canada à l’époque de la Première Intifada. Malgré l’alerte, la municipalité a choisi de maintenir la cérémonie.

Dans un communiqué, B’nai Brith rappelle que les Juifs de Toronto “font face à des niveaux historiques de harcèlement, menaces, vandalisme et intimidation”. Pour l’organisation, le choix de hisser le drapeau de l’OLP dans ce contexte revient à ignorer la réalité de la communauté juive et même à contrevenir aux règles en vigueur.
Elle demande désormais un examen complet de la décision, des explications transparentes et une révision des procédures pour éviter qu’un tel événement ne se reproduise.

La ville de Toronto est, en effet, confrontée à une flambée d’antisémitisme depuis le massacre du 7 octobre 2023 perpétré par les terroristes du Hamas et la guerre qui a suivi. Selon les données publiées en mai par la police de Toronto, 2024 a enregistré un record absolu d’incidents haineux, les Juifs en étant une fois encore la principale cible. Les semaines récentes ont encore illustré cette tension : attaques répétées contre la synagogue Kehillat Shaarei Torah, émeutes pro-Hamas, et un événement d’anciens combattants de Tsahal violemment perturbé par des manifestants — cinq personnes ayant été arrêtées.

Dans ce climat déjà lourd, le geste de la mairie est perçu par de nombreux résidents comme un signal politique déconnecté de la réalité et dangereux pour la sécurité locale. B’nai Brith Canada affirme qu’“une communauté entière mérite mieux qu’un tel mépris de sa sécurité et de la loi”.


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