La question de la participation israélienne au Concours Eurovision de la chanson continue de susciter de l'intérêt en Europe, à moins d'un mois du débat officiel prévu sur le sujet.
Le président de la chaîne publique espagnole RTVE, José Pablo López, a publiquement critiqué le directeur général du diffuseur autrichien ORF, Roland Weißmann, pour sa récente visite en Israël, où il a rencontré le président Itshak Herzog et la direction du diffuseur public israélien Kan.
López a accusé le pays hôte de l'édition 2026 de "transformer l'Eurovision en arène politique manifeste".
Dans un message publié sur le réseau X qui a immédiatement suscité de nombreuses réactions parmi les journalistes et les fans du concours, le président de RTVE a écrit : "Nous n'avons reçu aucun appel. Le président de la télévision autrichienne était occupé à des réunions avec le président de l'État d'Israël - juste pour que ce soit clair à quel point la politisation de l'Eurovision est profonde. N'était-ce pas censé être un festival d'organismes de diffusion et non d'États ? C'est ce que l'UER elle-même a dit."
Ces déclarations mettent non seulement en lumière les divergences de perception entre les deux pays, mais révèlent également la fracture grandissante au sein de l'Union européenne de radio-télévision (UER) à l'approche de la décision cruciale sur la nature du concours et ses participants.
Néanmoins, ce qui est peut-être le plus intéressant dans le message du président de RTVE, c'est ce qui n'y figure pas : aucune confirmation que l'Espagne se retirera si Israël participe.
Du côté autrichien, l'ORF s'abstient pour l'instant de réagir directement aux propos de López, mais continue d'afficher une ligne claire en faveur de la participation israélienne. Weißmann a précédemment souligné qu'Israël est "partie intégrante de l'Eurovision" et que le soutien autrichien à son inclusion dans le concours est "absolu et non négociable". Avant-hier, lors d'une conférence de presse à Vienne, il a ajouté que "le moment est venu pour la diplomatie", précisant qu'ORF œuvrait auprès de différents pays pour apaiser les tensions et garantir un concours aussi unificateur que possible. Sa visite en Israël, incluant une rencontre avec le président et la direction de Kan, constitue selon lui la suite naturelle de cette démarche.