Art Spiegelman est l'auteur connu de la BD ''Maus'' qui retrace l'histoire de son père, rescapé des camps de concentration. Le succès de cette oeuvre lui a valu un Prix Pulitzer.

Mais pour lui, le slogan ''Plus jamais ça'' doit désormais être appliqué au sort des Gazaouis depuis le 7 octobre. Il s'est associé à un autre auteur de BD, Joe Sacco, auteur de la la BD ''Palestine'', pour créer une oeuvre sur la guerre à Gaza, intitulée ''Plus jamais ça'', dans laquelle les deux artistes ne cachent pas leur aversion pour Israël et le Premier ministre Netanyahou.

Actuellement à Paris pour présenter leur BD, Spiegelman et Sacco ont accordé plusieurs interviews aux médias locaux.

"Le 7 octobre, j'étais horrifié par ce qui s'est produit. Et après le 8 octobre, je suis encore plus horrifié", a affirmé Art Spiegelman sur France Inter, avant de poursuivre: "Je ne sais pas combien de gens doivent être tués avant que ce soit appelé génocide. Je n'ai jamais lu la définition du dictionnaire, mais ça sent comme un génocide'', estime-t-il en parlant de la situation dans la Bande de Gaza.

Toujours sur les ondes de la radio française, Art Spiegelman déverse une haine non dissimulée à l'encontre de Binyamin Netanyahou: "Netanyahou n'a pas de visage. Il ressemble à un vendeur de chaussures, donc, pour trouver quelque chose de caractéristique dans son visage, c'est très difficile'', décrit-il, ''Une mauvaise ligne et tout s'évanouit. La plupart des personnages publics, les bons caricaturistes apprennent à les faire vite (...) Là, ça m'a pris 50 ou 100 fois à répéter le même visage, changer trait ici, un trait là-bas et ça ne ressemblait jamais à rien d'autre qu'un vendeur de chaussures."

Pour Spiegelman, Netanyahou ''se retrouve avec deux ennemis gigantesques : l'ensemble du monde musulman, et toute la diaspora juive'', se disant fier d'appartenir à cette diaspora qu'il pense représenter et dont il est persuadé de connaitre l'opinion majoritaire.

Joe Sacco précise qu'Art Spiegelman ''a observé ce qui s'était passé dans les années 40 et je pense que nous ressentons l'un comme l'autre que ça ne devrait arriver à personne. C'est ça, notre base commune, ce message : 'Plus jamais ça, pour quiconque'. C'est le message central, c'était déjà essentiel il y a des années, et ça le sera encore à l'avenir".

Les planches et tous les travaux préparatoires de cette courte bande dessinée de trois pages ont été mis en vente à Paris au profit de l'Unicef pour les enfants de Gaza, seules victimes de ce conflit selon les deux auteurs de BD.

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