Israël

"Morpheus": les publications des soldats sur les réseaux sociaux sous surveillance

Tsahal lance un système basé sur l'intelligence artificielle pour s'assurer que ses soldats ne divulguent plus d'informations pouvant être utilisées par l'ennemi.

2 minutes
26 novembre 2025

ParGuitel Benishay

"Morpheus": les publications des soldats sur les réseaux sociaux sous surveillance
Photo: IStock

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Après les révélations selon lesquelles le Hamas aurait, avant le 7 octobre, obtenu des renseignements cruciaux à partir des publications de soldats sur les réseaux sociaux, Tsahal a décidé de prendre des mesures radicales.

Un nouveau système technologique baptisé "Morpheus", fondé sur l'intelligence artificielle, surveillera tous les comptes de soldats de Tsahal sur les réseaux sociaux et examinera chacune de leurs publications – textes, images et vidéos.

Le système analyse les contenus et vérifie s'ils révèlent des informations sensibles (bases militaires, positions, armements classifiés ou toute autre donnée stratégique). Le cas échéant, les publications suspectes seront transmises pour examen par des officiers de sécurité de l'information.

Lorsqu'un soldat publiera un contenu exposant des informations et enfreignant les règles de sécurité, il recevra automatiquement un message l'informant de la violation et lui demandant de supprimer la publication. Si nécessaire, un officier de sécurité de l'information le contactera également par téléphone.

Le système devrait recevoir prochainement toutes les autorisations juridiques requises et entrer en fonction début décembre, avec deux limitations importantes :

  1. Comptes publics uniquement : Le système ne surveillera que les comptes ouverts et publics des soldats sur les réseaux sociaux, pas ceux configurés en privé. On dénombre 170000 comptes publics de soldats sur les réseaux sociaux.

  2. Exclusion des réservistes : Le système ne surveillera pas les soldats réservistes, qui sont des civils, une telle surveillance soulevant des difficultés juridiques.

Au cours des quatre derniers mois, un système expérimental a été testé sur 45000 soldats. Selon des sources militaires, des milliers de cas ont déjà été signalés par le système, conduisant le service de sécurité de l'information à contacter les soldats concernés pour leur demander de supprimer leurs publications.

Tsahal reconnaît que cette initiative "pousse à l'extrême" les règles de limitation du pouvoir et de respect de la vie privée des soldats, mais estime qu'il s'agit d'une mesure nécessaire pour protéger la sécurité de l'information et éviter d'exposer à l'ennemi des données sensibles comme cela s'est produit avant le 7 octobre.

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