Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé son intention d’augmenter de 350 milliards de shekels le budget de la défense d’Israël sur les dix prochaines années. À terme, l’effort sécuritaire devrait approcher les 6 % du PIB, un niveau rarement atteint dans les économies occidentales en temps de paix. Cette décision s’inscrit dans une nouvelle doctrine de sécurité fondée sur la capacité à affronter simultanément plusieurs menaces régionales, du front de Gaza au Liban, en passant par l’Iran et la Judée-Samarie.
Depuis le 7 octobre 2023, le coût direct de la guerre est déjà estimé entre 250 et 300 milliards de shekels. Ces dépenses colossales englobent l’armement et les munitions, la mobilisation massive des réservistes de Tsahal, l’indemnisation des populations déplacées du Sud et du Nord, ainsi que les premières phases de reconstruction des localités détruites. À cela s’ajoutent les impacts indirects sur l’économie : ralentissement temporaire de l’activité, chute du tourisme, pression accrue sur les finances publiques.
Pour le gouvernement, cet effort budgétaire est présenté comme un investissement vital dans la survie et la dissuasion d’Israël. Le ministre de la Défense, Israël Katz, estime que le 7 octobre a marqué une rupture stratégique imposant une refonte durable des capacités militaires, du renseignement et de la défense antimissile. Mais cet engagement financier soulève aussi d’importants défis : arbitrages budgétaires douloureux, creusement du déficit et pression fiscale potentielle. Dans un Israël toujours en guerre, la sécurité s’impose désormais comme la première ligne du budget national.