Un haut diplomate européen a déclaré à Ynet que les États-Unis ne donneraient pas, dans les semaines à venir, leur « feu vert » à une attaque israélienne contre l’Iran, par crainte de compromettre les efforts américains de reconstruction de Gaza. Selon lui, Israël agira militairement en Iran au cours des douze prochains mois : « Khamenei n’a tiré aucune leçon du dernier round. Au contraire, on a l’impression qu’ils doublent leurs efforts – c’est dramatique et tragique pour l’Iran. »
Près de six mois après la guerre de douze jours, ce haut diplomate européen a estimé que Washington redoutait qu’une offensive israélienne majeure contre l’Iran ne fasse dérailler ses plans pour Gaza. « À mon avis, cela ne se produira pas dans les prochaines semaines », a-t-il affirmé. « Les Américains ne veulent pas que cela fasse de l’ombre au dossier de Gaza, ni prendre le risque de compromettre la reconstruction en donnant un ‘feu vert’ à une vaste opération contre l’Iran. »
Il a toutefois nuancé : « Est-ce que je pense qu’une opération militaire israélienne aura lieu en Iran dans les douze prochains mois ? Personnellement, oui. Il est clair que la direction iranienne, et en particulier le guide suprême Khamenei, n’a pas tiré les conclusions nécessaires du dernier cycle. Au contraire, tout indique qu’ils renforcent leurs efforts. »
Selon le diplomate, cette attitude est « dramatique et potentiellement tragique pour l’Iran », déjà confrontée à de graves pénuries d’eau à Téhéran : « Ils devraient se concentrer sur ce problème réel. » Il existe, selon lui, une réelle inquiétude au sein de la communauté internationale – et en particulier en Europe – que Téhéran n’ait pas compris les avertissements du dernier affrontement : « D’où le sentiment que nous verrons un nouveau round au cours des douze prochains mois. Il y a un effort pour l’empêcher – mais il ne semble pas que les Iraniens soient à l’écoute. »
Pendant ce temps, en Iran, les menaces continuent. Ce matin, le porte-parole des Gardiens de la Révolution, Ali Mohammad Na’ini, a averti : « Si l’ennemi nous attaque à nouveau, la réponse sera encore plus ferme. L’Iran est au niveau maximal de préparation militaire. »
Concernant la guerre de juin, il a affirmé : « L’agression récente a révélé les faiblesses de l’ennemi. »
Le diplomate européen s’est également exprimé sur les tensions à la frontière nord, une semaine après l’élimination du chef d’état-major du Hezbollah : « Personne ne veut voir une nouvelle guerre. Les progrès réalisés par l’armée libanaise dans le désarmement du Hezbollah ne sont pas suffisants. Si le Hezbollah tente à nouveau de menacer Israël et d’occuper des positions dans le sud du Liban, Israël aura le droit d’intervenir », a-t-il dit.
Mais il a ajouté : « En parallèle, ce serait de la ‘bonne politique’ de donner aux Libanais quelque chose – un signe indiquant qu’il y aura moins d’empreinte israélienne s’ils agissent comme il faut. On doit voir un geste d’Israël, pas seulement une action militaire. Nous sommes face au problème que nous redoutions : comment aider le Liban – son gouvernement et son armée – à faire ce qui est nécessaire, empêcher le Hezbollah de se renforcer et garantir qu’il ne soit pas réarmé. J’entends que l’Iran n’a pas cessé de leur fournir des armes. »
Enfin, le diplomate a exprimé la préoccupation de l’Europe face à la montée de la violence nationaliste en Judée-Samaroe et aux mesures prises par le gouvernement israélien pour accélérer la construction dans les implantations, y voyant un « pas vers une annexion de facto sous le radar ». Selon lui, cela inclut également le blocage des transferts de taxes à l’Autorité palestinienne et les restrictions imposées aux banques : « Nous disons à Israël que renforcer l’Autorité palestinienne est dans son intérêt sécuritaire. Son effondrement financier serait catastrophique pour la stabilité régionale et mettrait en danger la sécurité d’Israël. »
C’est pour cette raison, a-t-il rappelé, que quatre pays européens – l’Allemagne, la France, l’Italie et la Grande-Bretagne – ont publié une déclaration particulièrement ferme ce week-end.