Israël change de paradigme dans sa vision de la défense. Lors du Sommet international de la DefenseTech, organisé à Tel-Aviv par la Direction de la recherche et développement du ministère de la Défense, la Dre Alona Barnea, responsable de la division neurotechnologique, a affirmé que la santé mentale est désormais considérée comme un enjeu de sécurité nationale. « L’ampleur des blessures psychologiques est sans précédent. La crise mentale est devenue un phénomène national », a-t-elle déclaré, soulignant que les outils traditionnels ne suffisent plus à faire face à l’onde de choc post-traumatique provoquée par la guerre.
Avant le 7 octobre, les efforts portaient principalement sur l’interfaçage entre intelligence artificielle et cerveau humain. Depuis le début du conflit, ces capacités ont été redirigées vers le renforcement de la résilience mentale. Résultat : une explosion du nombre de start-ups spécialisées dans les technologies de la santé psychique, bien au-delà des projections initiales du ministère. Selon la Dre Barnea, presque tous les secteurs technologiques civils et militaires sont aujourd’hui capables d’adapter leurs solutions à la prévention du stress post-traumatique.
Le ministère insiste toutefois : l’IA ne remplacera jamais les thérapeutes. Elle viendra en soutien, pour analyser les données, détecter de nouveaux schémas cliniques, améliorer la qualité des soins et étendre l’accès aux traitements. « Nous repensons à la fois la prévention et la prise en charge du traumatisme, à l’échelle de l’individu comme de la nation », a-t-elle conclu. Une nouvelle frontière de la défense israélienne s’ouvre ainsi, où la protection de l’esprit devient aussi stratégique que celle du territoire.

Des soldats israéliens souffrant de stress post-traumatique (PTSD) réclament de meilleurs droits et conditions auprès du gouvernement lors d’une manifestation bloquant l’autoroute Ayalon à Tel-Aviv, le 7 août 2025. Photo : Avshalom Sassoni / FLASH90.