Un refus qui fait scandale. La directrice d'un collège de New York a opposé une fin de non-recevoir à des parents d'élèves souhaitant faire intervenir Sammy Steigman, survivant de la Shoah, pour une conférence sur l'antisémitisme. Motif invoqué : les opinions pro-israéliennes du rescapé ne seraient pas compatibles avec le cadre d'un établissement public. L'affaire, révélée mardi soir par le New York Post, suscite une vive indignation.
Moshe Safran, président de l'Union des enseignants juifs (United Jewish Teachers), a exprimé sa colère : « Cette décision soulève une question : sommes-nous en train de censurer des survivants de l'Holocauste aujourd'hui à cause de leurs opinions sur Israël ? »
L'incident a démarré lorsqu'un parent d'élève du quartier de Brooklyn a sollicité Erin Rush, directrice de l'établissement, pour organiser une rencontre avec Sammy Steigman. Après consultation du site internet du survivant, celle-ci a répondu par la négative : « Ses propos sur Israël et la Palestine ne sont pas appropriés dans un établissement scolaire public. » Elle s'est néanmoins déclarée disposée à « trouver d'autres intervenants », tout en assurant que les conférences sur l'Holocauste et la lutte contre l'antisémitisme « resteraient les bienvenues ».
Âgé de 85 ans, Sammy Steigman est né en Ukraine en 1939. Enfant, il a survécu à un camp de travail en Transnistrie, où il a été détenu avec ses parents entre 1941 et 1944. Dans ses interventions publiques, il se présente comme un Juif fier de soutenir Israël et son droit à se défendre contre les organisations terroristes telles que le Hamas. « Malgré tout ce qui se passe au Moyen-Orient, nous vaincrons. À chaque génération, ils ont essayé de nous anéantir, et nous leur avons résisté », a-t-il déclaré dans une conférence diffusée sur YouTube.
Pourtant, ni son site web ni sa biographie officielle n'évoquent la guerre à Gaza ou des positions politiques explicites sur le conflit israélo-palestinien actuel.