France

Lyon 2 écarte le professeur Julien Théry accusé de dérives antisémites

Cette suspension marque un tournant pour une institution accusée ces derniers mois de manquer de fermeté face à des dérives internes

2 minutes
3 décembre 2025

ParJohanna Afriat

Lyon 2 écarte le professeur Julien Théry accusé de dérives antisémites
Université Lyon 2 Photo: Sebleouf https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.en

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

L’Université Lumière Lyon 2 a finalement tranché. Après plusieurs semaines de controverse, l’établissement a annoncé ce mercredi la mise à l’écart immédiate de Julien Théry, professeur d’histoire médiévale, et l’ouverture d’une procédure devant sa section disciplinaire. La direction estime que certains contenus publiés par l’enseignant sur les réseaux sociaux sont « incompatibles » avec les valeurs de l’établissement.

Cette suspension marque un tournant pour une institution accusée ces derniers mois de manquer de fermeté face à des dérives internes.

La crise a démarré lorsque Julien Théry a relayé une liste d’intellectuels et d’artistes — parmi lesquels Yvan Attal, Charlotte Gainsbourg ou Bernard-Henri Lévy — présentés comme des « génocidaires à boycotter ». Le message, publié en réponse à une tribune du Figaro sur la reconnaissance d’un État palestinien, avait poussé la direction de Lyon 2 à saisir le procureur.

L’incendie s’est rallumé à la faveur de révélations de l’UNI Lyon, organisation étudiante de droite, qui a mis en avant une caricature jugée antisémite et présentée comme publiée par le professeur en 2024. L’image, représentant un homme aux attributs perçus comme juifs en train de voler un portefeuille, a relancé les critiques à son encontre.

La polémique s’est ensuite invitée sur le terrain politique. Laurent Wauquiez, député et ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a accusé l’université de laxisme. La Région, déjà en froid avec Lyon 2 après plusieurs incidents dont l’intimidation d’un enseignant en avril, a répété qu’elle ne rétablirait aucun partenariat tant que l’établissement ne se sera pas « réorganisé ».

Cette fois, la présidence de l’université a réagi plus directement. Elle évoque explicitement des faits relevant de « racisme et d’antisémitisme » et assure travailler avec les autorités compétentes tout en renforçant ses dispositifs internes de prévention.

Julien Théry, pour sa part, rejette fermement les accusations. Sur les réseaux sociaux, il dit être victime d’une « offensive maccarthyste » visant, selon lui, à restreindre la liberté académique. Il affirme n’avoir fait que relayer des prises de position d’une contributrice de Mediapart et conteste tout caractère antisémite dans ses publications.