La guerre à Gaza ne bouleverse pas seulement l’équilibre géopolitique mondial : elle impacte aussi en profondeur les trajectoires spirituelles au Royaume-Uni. D’après une étude de l’Institute for the Impact of Faith in Life (IIFL), révélée par The Telegraph et reprise par l’agence Reuters, 20 % des nouveaux convertis à l’islam déclarent avoir été influencés par des conflits internationaux, au premier rang desquels figure la guerre entre Israël et le Hamas. L’enquête, menée auprès de 2 774 personnes ayant changé de religion, montre que le sentiment d’injustice mondiale est devenu un moteur central de cette évolution.
Les chercheurs observent que ce phénomène touche particulièrement les jeunes générations, qui expriment une défiance croissante envers les médias traditionnels et une perception d’un monde de plus en plus inégal. La guerre à Gaza agit ainsi comme un catalyseur émotionnel et idéologique dans leur cheminement spirituel. À l’inverse, les personnes se tournant vers le christianisme citent principalement le deuil et les difficultés psychologiques, tandis que les conversions au bouddhisme, à l’hindouisme ou au sikhisme sont davantage liées au bien-être émotionnel.
L’étude souligne enfin une dynamique parallèle majeure : 39 % des sondés ont abandonné toute pratique religieuse pour se déclarer athées, avec une hémorragie particulièrement marquée au sein du christianisme, quitté par 44 % de ses anciens fidèles. Pour l’IIFL, le Royaume-Uni ne devient pas uniquement plus laïc : il bascule vers une foi de plus en plus individualisée, détachée des institutions, profondément influencée par les bouleversements géopolitiques et la guerre au Moyen-Orient.