Société

Bismuth à un journal ultra-orthodoxe : “On ne peut pas forcer les gens à s’engager”

Au moment où Netanyahou tente d’accélérer la loi de conscription dédiée au public ultra-orthodoxe, le résident de la commission des Affaires étrangères et de la Défense Boaz Bismuth, auteur du texte, jette de l’huile sur le feu en affirmant qu’“on ne peut pas forcer les gens à s’engager”, une déclaration qui ravive la colère des familles de soldats et fragilise encore un peu plus la coalition.

2 minutes
4 décembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Bismuth à un journal ultra-orthodoxe : “On ne peut pas forcer les gens à s’engager”
Boaz Bismuth à la Une de Mishpacha

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Alors que la coalition traverse une nouvelle zone de turbulences, Benyamin Netanyahou s’efforce d’accélérer la loi de conscription destinée au public ultra-orthodoxe. Objectif : réduire au maximum le temps disponible pour une contestation publique déjà en ébullition. Mais le conseil juridique de la Knesset a refroidi les ardeurs du Premier ministre : pas de “blitz législatif”, la procédure doit suivre son cours.

Pour tenter de débloquer la situation, Netanyahou a chargé Boaz Bismuth, président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, de réunir les principaux acteurs juridiques et politiques de la coalition. La commission tiendra d’ailleurs trois sessions dès la semaine prochaine pour avancer vers la deuxième et troisième lecture du texte.

Côté ultra-orthodoxe, l’atmosphère reste électrique. Le Shas et Deguel HaTorah poussent pour une adoption rapide, sans grandes déclarations qui risqueraient d’enflammer le débat. Aryeh Deri a d’ailleurs convaincu Netanyahou de renoncer in extremis à une allocution prévue mardi, jugeant qu’elle attiserait les tensions au sein du Likoud et de la droite religieuse.

Dans ce climat tendu, Bismuth a déclaré, dans une interview au journal Mishpacha -la famille-, qu’“on ne peut pas forcer des gens à s’engager”, rejetant fermement l’idée d’emprisonner les déserteurs. “Quoi, mettre tout le monde en prison ? Quelle absurdité. Je respecte les ultra-orthodoxes, je ne laisserai pas faire ça.”

Des propos qui ont mis le feu aux poudres chez les mouvements de familles de soldats. L’organisation “Mères en première ligne” a demandé sa démission immédiate, rappelant que la conscription est inscrite dans la loi et que les déserteurs sont punis par la justice militaire.

Pour Netanyahou, le dilemme s’aiguise : avancer vite, mais sans que la coalition ne s’effondre ; rassurer ses partenaires ultra-orthodoxes, tout en contenant la colère croissante d’une grande partie du public et des familles de réservistes.
Une équation politique devenue hautement inflammable.