Sécurité

L’Égypte met en garde : l’ouverture unilatérale de Rafah pourrait faire vaciller le traité de paix

Le Caire redoute d'apparaître comme facilitant un transfert forcé de Gazaouis hors de la bande de Gaza et "complice de leur expulsion."

2 minutes
4 décembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

L’Égypte met en garde : l’ouverture unilatérale de Rafah pourrait faire vaciller le traité de paix
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Un haut responsable égyptien l’a dit sans ambiguïté : « L’Égypte ne reviendra jamais sur son opposition à toute tentative de déplacer des Palestiniens hors de Gaza. »

Israël soutient que l’ouverture complète du passage ne pourra avoir lieu qu’une fois que le Hamas aura restitué toutes les dépouilles des otages prévues dans la phase 1 de l’accord. Il en reste, à ce jour, un.
Le Caire, lui, rappelle que toute décision doit être coordonnée et surtout convenue dans les deux sens, entrée et sortie.

Entre les lignes, l’avertissement égyptien prend une dimension politique : Israël ne peut pas, selon l’Égypte, annoncer seul ce qui relève d’un accord multilatéral.

L’Égypte avance déjà vers la phase 2

Pendant que le débat se crispe, Le Caire se projette vers la suite : la phase 2 de la trêve, consacrée à la reconstruction, où les entreprises égyptiennes devraient jouer un rôle clé.
Des forces de police palestiniennes sont déjà entraînées en Égypte, en vue d’être déployées dans la bande de Gaza à mesure que les travaux redémarrent.

Selon des sources régionales, l’Égypte a signalé aux États-Unis que la colère des organisations palestiniennes monte, face à ce qu’elles considèrent comme des violations israéliennes répétées de l’accord.
Un message préoccupant : Le Caire estime que cette tension « pourrait devenir incontrôlable » et mettre en péril l’accord fragile conclu en octobre.

Derrière ce bras de fer se joue bien plus qu’un différend technique sur un passage frontalier : la stabilité de la trêve, la reconstruction de Gaza et même la solidité du traité de paix israélo-égyptien convergent désormais vers un même point de tension.

Le prochain mouvement, à Jérusalem ou au Caire, dira si Rafah reste un passage… ou devient un foyer d’embrasement diplomatique majeur.