Selon des révélations d’Axios, le président américain Donald Trump souhaite dévoiler avant les fêtes la mise en route de la phase 2 de son plan pour Gaza, présenté par Washington comme l’un des piliers de sa politique étrangère. Ce nouveau volet prévoit un retrait plus poussé de Tsahal des zones encore tenues par Israël, ainsi que le déploiement d’une Force internationale de stabilisation — dont plusieurs pays musulmans et occidentaux ont déjà signalé qu’ils pourraient fournir des troupes. Le dispositif reposerait sur une nouvelle structure civile, pilotée par un « Board of Peace » présidé par Trump lui-même et autorisé par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Cette gouvernance comprendrait une douzaine de technocrates palestiniens, soigneusement sélectionnés pour n’être liés ni au Hamas ni au Fatah. En parallèle, une équipe rapprochée de Trump — dont Tony Blair, Jared Kushner et Steve Witkoff — participerait à une instance exécutive chargée de diriger la transition politique. Israël, les États arabes impliqués et l’Autorité palestinienne finalisent encore les noms des candidats qui pourraient retourner administrer Gaza.
Mais derrière le discours ambitieux, les obstacles semblent immenses. Les États-Unis, le Qatar, l’Égypte et la Turquie tentent de convaincre le Hamas de se retirer du pouvoir et de commencer un processus de désarmement : d’abord les armes lourdes, puis les armes légères. Si Le Caire et Doha se disent optimistes, le Premier ministre Benjamin Netanyahu reste prudent. « Bibi est sceptique, mais il accepte de donner une chance au processus », confie une source citée par Axios. Le nerf du projet repose sur une équation que Trump martèle : Tsahal hors de Gaza, mais Hamas hors du pouvoir.
Pendant ce temps, certains analystes israéliens mettent en doute la viabilité du plan. Le commentateur politique Amit Segal (Channel 12) estime que l’initiative est déjà « sous respirateur artificiel ». Selon lui, aucun pays — hormis Israël — n’est réellement prêt à affronter le Hamas sur le terrain, et l’organisation terroriste n’a montré aucun signe concret de renoncer à ses armes. Pour Segal, la reprise des combats semble « presque inévitable ». Il s’interroge également sur la marge de manœuvre politique de Trump, qui a présenté son plan comme historique : « Comment pourrait-il revenir en arrière ? »
Netanyahu doit rencontrer le président américain d’ici la fin du mois pour discuter de cette nouvelle étape, dans un climat où l’impatience américaine se heurte au scepticisme israélien et à la réalité militaire à Gaza. D’ici Noël, Washington espère afficher une avancée. Reste à savoir si le terrain suivra.