Une nouvelle enquête du Centre Meir Amit pour le renseignement révèle que près de 60 % des personnes présentées comme journalistes ou travailleurs des médias et tuées à Gaza depuis le début de la guerre étaient en réalité membres ou affiliées à des organisations terroristes. Sur les 266 morts recensés, au moins 157 appartenaient à des groupes armés : 104 au Hamas, 45 affiliés au Jihad islamique, dont 18 à sa branche militaire, et plusieurs autres rattachés au Fatah, au FPLP, au FDLP ou aux Comités de résistance populaire, tandis qu’une partie n’a pas pu être rattachée avec certitude.

Le journaliste-terroriste Anas al-Sharif aux côtés de hauts responsables du Hamas
L’étude montre que nombre d’entre eux exerçaient une double fonction, à la fois journalistes et combattants, un phénomène particulièrement visible dans la coopération entre le Hamas et Al-Jazeera, dont plusieurs reporters ont été identifiés comme membres actifs du Hamas ou du Jihad islamique. Parmi les cas les plus marquants figurent Anas al-Sharif, correspondant d’Al-Jazeera tué en août et décrit par Tsahal comme chef de cellule du Hamas impliqué dans des tirs de roquettes, ou encore Hassan Aslayeh, tué à Khan Younès, qui avait participé au massacre du 7 octobre et diffusé en direct les images du char israélien incendié. D’autres « journalistes » opérant près d’hôpitaux ou de centres urbains participaient selon l’armée israélienne à des opérations terroristes, notamment via l’usage de drones.
Selon le Centre Meir Amit, le Hamas considère les journalistes comme un instrument central de propagande, de guerre psychologique et d’incitation, ce qui explique l’ampleur de ces identités hybrides. En brouillant volontairement les statuts et en intégrant des combattants au sein des équipes médiatiques, l’organisation compromet la sécurité des civils, affaiblit la crédibilité des informations diffusées depuis Gaza et modifie le statut juridique de ces acteurs, puisque le droit international ne protège pas un combattant se présentant comme journaliste.