C’est un rare moment de transparence militaire qu’a offert cette semaine le chef d’état-major de Tsahal, le général Eyal Zamir. À l’occasion de la cérémonie de remise des ailes de la 191e promotion de pilotes de l’armée de l’air, sur la base de Hatzerim, il est revenu en détail sur la nuit décisive qui a conduit au lancement de l’opération « L’Éveil du Lion » contre l’Iran, le 13 juin dernier.

Selon le général Zamir, tout s’est joué dans la nuit du 12 au 13 juin, lors d’une réunion du cabinet de sécurité qu’il décrit comme « dramatique ». Le plan opérationnel final y est présenté, dans une atmosphère lourde de gravité. Le secrétaire du gouvernement récite alors une prière pour la sécurité des soldats de Tsahal. « La tension était palpable. Tous avaient conscience qu’un moment historique était en train de se jouer », a relaté le chef d’état-major. L’opération est finalement approuvée à main levée.

À peine la décision prise, les plus hauts responsables militaires quittent Jérusalem en urgence pour rejoindre le quartier général de Tsahal. Dans le bunker de commandement, les opérations sont déjà en cours : des dizaines de pilotes sont en vol, attendant leurs ordres définitifs. Les renseignements affluent en temps réel, les cibles sont ajustées en plein ciel. À 2h55, les premières frappes sont déclenchées avec une précision qualifiée d’exceptionnelle par le chef d’état-major, marquant le début officiel de l’opération.

Eyal Zamir a tenu à souligner l’ampleur inédite du dispositif mobilisé : avions ravitailleurs, capacités de renseignement, hélicoptères en alerte, forces spéciales et équipes techniques au sol. « L’armée de l’air israélienne était à son meilleur niveau », a-t-il affirmé, rappelant son rôle central comme bras stratégique de longue portée de l’État d’Israël.

S’adressant directement aux nouveaux pilotes, le général Zamir a rappelé la responsabilité qui leur incombe désormais : celle de participer à la défense de l’existence même de l’État juif face aux menaces existentielles. Il a également évoqué les briefings précédant l’opération, au cours desquels il n’a pas dissimulé les risques : « Certains appareils seraient touchés, certains pilotes pourraient ne pas revenir ». La réponse des aviateurs, unanime — « Nous sommes prêts » —, incarne selon lui l’esprit qui permet aujourd’hui à Tsahal d’opérer sur plusieurs fronts simultanément.

Revenant sur les leçons tirées depuis le 7 octobre, Eyal Zamir a affirmé que Tsahal, et en particulier l’armée de l’air et les forces terrestres, opèrent désormais avec une précision et une intensité sans précédent. « Nous tirerons les enseignements de l’échec, mais nous ne nous y enfermerons pas », a-t-il déclaré, citant un verset biblique pour conclure : « Le Gardien d’Israël ne sommeille ni ne dort ».

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