Après des mois d'interdiction de publication, le nom du haut fonctionnaire de police soupçonné d'avoir transmis des informations sensibles à une organisation criminelle a été révélé ce dimanche : il s'agit de Tzachi Havkin, lieutenant-colonel à la retraite qui a été l'un des principaux enquêteurs dans les affaires de corruption visant le Premier ministre Benyamin Netanyahou.
L'interdiction de publication a été levée après que Havkin a renoncé dimanche matin à son recours contre la divulgation de son identité. Cette révélation secoue les institutions israéliennes et soulève de nouvelles questions sur l'intégrité des enquêtes contre le Premier ministre.
Havkin avait été arrêté début septembre 2024 par le Département des enquêtes internes de la police, en même temps que quatre autres officiers travaillant ou ayant travaillé au sein de Lahav 433, l'unité d'élite surnommée le "FBI israélien".
Les enquêteurs soupçonnent l'organisation criminelle dirigée par Eli Musli d'avoir établi des liens au sein de cette unité. Les officiers auraient fourni des informations sur l'avancement d'enquêtes secrètes en échange de pots-de-vin, notamment des voyages à l'étranger et des séjours dans des hôtels de luxe. Les charges incluent la corruption, la fraude, l'abus de confiance et des violations de la loi sur la protection de la vie privée.
Un témoin passé de l'accusation à la défense
Le cas de Havkin est particulièrement sensible car il occupe une place centrale dans le procès Netanyahou. Initialement recruté comme témoin clé pour l'accusation, il a été mis de côté sans explication par le parquet. La défense l'a alors recruté, et son témoignage est devenu l'une des pièces maîtresses de la stratégie de Netanyahou.
Il y a environ un mois et demi, Havkin a admis au tribunal que la police "n'avait examiné que les articles favorables" concernant l'enquête sur Netanyahou et ses relations avec les médias. Interrogé sur les cas de "coopération inhabituelle" mentionnés dans l'acte d'accusation, il a rétorqué : "Qu'entend-on par coopération inhabituelle ?"
Cette affaire survient alors que les procès visant Netanyahou pour corruption, fraude et abus de confiance se poursuivent. Les révélations alimentent les arguments de la défense selon lesquels les enquêtes auraient été entachées d'irrégularités.
L'affaire soulève également des questions sur l'infiltration du crime organisé au sein des institutions de l'État. Le député Moshe Saada, ancien adjoint au chef de la Division des enquêtes criminelles, avait révélé qu'une source senior l'avait contacté durant son mandat pour lui fournir "des informations inimaginables sur des crimes commis par des enquêteurs de police dans les affaires du Premier ministre". Il avait affirmé que le parquet l'avait empêché d'ouvrir une enquête.
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