Il explique que dès les premières heures après son enlèvement, il a compris que sa survie ne dépendrait d’aucune règle. Battu à répétition, transporté de force vers Gaza, il raconte avoir été frappé « toutes les quelques minutes », sans raison apparente. Il dit avoir rapidement perdu toute notion du temps et vécu chaque journée dans l’incertitude totale : « Chaque matin, je me demandais si j’allais mourir ce jour-là ou non ».
Selon son témoignage, la violence psychologique était constante et méthodique. Il affirme que ses geôliers lui mentaient sciemment sur le sort de ses proches. Ils lui disaient que sa mère était morte, que sa femme l’avait abandonné, ou que son fils ne se souvenait plus de lui. « Ils avaient compris que mon point faible, ce n’était pas mon corps, mais mon enfant et ces propos étaient répétés volontairement pour me briser de l’intérieur ».
Elkana rapporte également avoir été utilisé à des fins de propagande. Il explique que plusieurs vidéos ont été tournées sous contrainte, avec des phrases dictées à l’avance. Mais il affirme qu’un épisode particulièrement violent n’a jamais été diffusé : « Ils voulaient me filmer comme si j’avais tenté de me suicider ». Pour rendre la scène crédible, dit-il, les terroristes lui auraient volontairement brisé la main. « Ils m’ont explosé la main pour avoir une image réelle ».
« La vie dans les tunnels était comme une forme d’ensevelissement permanent, sous terre, il n’y a aucune différence entre toi et un mort hormis le fait que le cœur continue de battre ». Il évoque l’absence d’air, la faim, l’obscurité totale, les insectes, et la peur constante d’être enterré sous les bombardements. « Quand la terre tremble, tu penses que c’est fini ».
Il raconte aussi avoir été contraint d’assister à des scènes de propagande violente. Selon lui, les ravisseurs forçaient les otages à regarder des vidéos montrant des attaques contre des soldats israéliens ou des sévices infligés à d’autres captifs : « Tu regardes, tu brûles de colère, et tu ne peux rien faire ».`

Depuis son retour, Elkana affirme que la captivité ne l’a pas quitté. Il explique que les bruits du quotidien déclenchent des réactions physiques immédiates, que les nuits sont peuplées de souvenirs envahissants. « Je me couche avec les tunnels, je me réveille avec les tunnels et vis avec des images de mort qui s’imposent sans prévenir.»
À cela s’ajoute, selon lui, une culpabilité persistante. Il rappelle que deux de ses amis proches et partenaires dans l’organisation du festival ont été assassinés. « Je me demande encore pourquoi moi je suis là, cette question m’accompagne en permanence.»
Aujourd’hui, Elkana affirme que son objectif principal est de se reconstruire avec sa famille. Il dit vouloir redevenir pleinement un mari et un père, conscient que le lien avec son fils devra être rebâti après deux années d’absence. « La libération, ce n’est pas la fin, c’est seulement le début d’un processus long et difficile ».
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