En ce dernier jour de 2025, la société arabe en Israël dresse un constat alarmant : 252 personnes ont été tuées dans des homicides liés à la criminalité cette année, un record historique. Ces chiffres, publiés par l’ONG Abraham Initiatives, contredisent les déclarations récentes du chef de la police, Danny Levy, qui évoquait une baisse continue de la criminalité.

Selon l’organisation, la violence n’a cessé de s’aggraver ces trois dernières années. Les homicides sont devenus fréquents dans les villes et villages arabes, où les auteurs agissent souvent en toute impunité. La majorité des victimes — 88 % — ont été abattues par arme à feu, illustrant l’ampleur de la circulation illégale d’armes. Les hommes âgés de 18 à 30 ans sont les plus touchés, mais 23 femmes ont également été tuées, un chiffre sans précédent.

Si certaines victimes étaient liées à des milieux criminels, de nombreux civils ont été atteints par des tirs aveugles. Dans plusieurs localités, la peur est telle que des habitants hésitent à sortir ou à laisser leurs enfants se rendre seuls à l’école.

Géographiquement, près de 57 % des meurtres ont été recensés dans le nord du pays, 28 % dans le centre et 14 % dans le sud. Trois homicides ont également été enregistrés dans les quartiers Est de Jérusalem. Malgré le fait que les Arabes représentent environ un quart de la population israélienne, ils concentrent plus de 80 % des homicides violents cette année.

Des responsables communautaires rejettent l’idée d’un problème « culturel » et accusent le gouvernement, ainsi que la police, d’inaction face à la montée du crime organisé. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, est particulièrement ciblé par les critiques. La défiance envers la police est profonde : selon un sondage récent, seuls 19 % des citoyens arabes déclarent lui faire confiance.

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La police réfute toute négligence, invoquant la peur des représailles qui dissuade les habitants de coopérer. Mais les chiffres restent accablants : à la mi-2025, à peine 10 % des homicides commis dans la communauté arabe avaient été élucidés. Pour de nombreuses familles endeuillées, ce taux symbolise un sentiment d’abandon persistant.