Société

À Jérusalem, la pauvreté atteint des niveaux alarmants

Alors que les prix continuent de grimper, plus de deux millions d’Israéliens vivent sous le seuil de pauvreté. Jérusalem reste l’une des villes les plus touchées, avec des milliers de familles en quête d’une aide alimentaire de base.

2 minutes
17 août 2025

ParDelphine Miller

À Jérusalem, la pauvreté atteint des niveaux alarmants
Photo: Dor Pazuelo/Flash90

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L’été 2025 met en lumière une réalité sociale préoccupante en Israël : la pauvreté et l’insécurité alimentaire gagnent du terrain. À Jérusalem, plus de 2 160 familles recensées par Kupas Yerushalayim peinent à assurer les repas quotidiens de leurs enfants. Les frigos vides et les repas réduits aux stricts essentiels deviennent le lot quotidien de foyers fragilisés.

Selon le Bituah Leumi, près de 23 % des Israéliens vivent sous le seuil de pauvreté, dont 31,7 % des enfants. Le phénomène est particulièrement marqué dans la population ultra-orthodoxe (près d’une famille sur deux) et dans la population arabe (plus d’un tiers des foyers). À Jérusalem, le coût d’une alimentation équilibrée représente en moyenne 23 % du revenu mensuel net, un poids insoutenable pour de nombreux ménages.

Les témoignages confirment la gravité de la situation. « Il m’arrive de devoir choisir entre régler l’électricité ou acheter du lait », raconte Miriam, mère de quatre enfants dans un quartier défavorisé de la capitale. Son récit illustre le dilemme de centaines de familles obligées de renoncer à une alimentation suffisante pour maintenir d’autres besoins vitaux.

Face à cette urgence, plusieurs associations s’efforcent d’apporter une réponse. Yad Eliezer, Yad Ezra V’Shulamit, Latet ou encore Leket Israel distribuent chaque semaine des milliers de colis alimentaires, des repas chauds ou des produits frais. À l’échelle nationale, ce sont plus de 330 000 personnes qui reçoivent une aide hebdomadaire. Mais les acteurs de terrain alertent : la demande ne cesse de croître, dépassant parfois leurs capacités logistiques et financières.


Au-delà de la capitale, la pauvreté s’enracine dans tout le pays, en particulier dans le nord et le sud d’Israël, où les revenus sont plus bas et les opportunités d’emploi plus limitées. La crise sociale et alimentaire, longtemps reléguée au second plan, s’impose désormais comme un défi national majeur.



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