Société

Trois ultra orthodoxes arrêtés : nouvelle tension sur la conscription

Lors d’une manifestation contre des travaux jugés profanateurs, trois jeunes hommes ont été interpellés et remis à la police militaire – une première qui pourrait peser lourd sur l’équilibre politico séculier

2 minutes
23 juillet 2025

ParDelphine Miller

Trois ultra orthodoxes arrêtés : nouvelle tension sur la conscription
Photo: Kobi Gideon / FLASH90

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Trois hommes issus de la communauté ultra‑orthodoxe ont été arrêtés mardi à Yehud lors d’une mobilisation contre des travaux de construction, suspectés d’avoir profané un ancien cimetière juif. Au cours d’un contrôle, les forces de l’ordre ont découvert qu’ils n’avaient pas répondu à leurs convocations de conscription à l’armée et les ont immédiatement transférés à la police militaireMiddle East Monitor+3ynetnews+3US Muslims+3.

Il s’agit d’un geste sans précédent : c’est la première fois que la police civile intervient directement pour appréhender des jeunes ultra‑orthodoxes en raison de leur refus de se présenter aux bureaux de recrutement, avant tout transfert à Tsahal. Jusqu’à présent, ces arrestations étaient rares et souvent cantonnées aux tentatives de départ à l’étranger depuis l’aéroport Ben‑Gourion.

La nouvelle a suscité une réaction immédiate du Plég Ha‑Yerouchalmi et de l’Adah Ha‑Haredith, figures de la frange la plus radicale du judaïsme haredi. Dans un communiqué, ils appellent à des "manifestations massives" dans tout le pays dès demain, en protestation contre ce qu’ils qualifient de violation de la « loi divine » et menace à la liberté de Torah.

Ce durcissement de la part de l’État s’inscrit dans un mouvement plus large : depuis quelques mois, l’armée mène une politique d’application plus stricte des ordres de recrutement, notamment à l’encontre de jeunes ayant ignoré plusieurs convocation, et multiplie les arrestations ciblées. Des courriers envoyés à des milliers d’haredim estiment qu’environ 1 200 mandats d’arrêt ont été émis, et l’armée se dit prête à intensifier ses interventionsCe dossier s’inscrit dans un climat politique explosif au sein de la coalition au pouvoir. Plusieurs partis ultra‑orthodoxes opposés à l’obligation de service ont conditionné leur soutien au refus des arrestations ; certains ont même menacé de faire tomber le gouvernement si la pression était maintenue