Alors que la majorité des pays européens ont critiqué Israël et adopté des mesures diplomatiques à son encontre depuis le début du conflit, la Tchéquie maintient un soutien constant et sans ambiguïté.
« Nous nous opposerons aux mesures de l’Union européenne contre Israël », a déclaré l’ambassadrice de Tchéquie en Israël, Veronika Kuchinova, dans un entretien accordé à N12. Elle a souligné les quatre piliers de cette alliance inébranlable :
Lien historique : Le soutien remonte à la visite de Tomáš Masaryk, premier président de la Tchécoslovaquie, en Israël en 1927, fervent partisan du sionisme. La Tchéquie garde également une méfiance historique envers les régimes ayant soutenu les Palestiniens pendant l’ère communiste.
Solidarité : Comme Israël, la Tchéquie se perçoit comme un petit État entouré d’adversaires et éprouve une forme d’empathie, voire d’admiration, pour la manière dont Israël fait face à ses ennemis.
Intérêts économiques et sécuritaires : La coopération moderne inclut un commerce étendu, des ventes d’armes et un partenariat sécuritaire, avec des acquisitions de systèmes de défense aérienne israéliens.
Communauté juive tchèque : Bien intégrée à la société locale, elle renforce les liens historiques et culturels avec Israël.
L’ambassadrice a également souligné la pression européenne : « Quand 25 des 28 États de l’UE vous demandent de condamner Israël, être l’un des rares à maintenir une position différente est difficile. Mais nous estimons que notre position est juste et équilibrée. » Elle a ajouté que la Tchéquie était sollicitée pour soutenir des résolutions à l’ONU ou des déclarations pro-palestiniennes, mais qu’elle avait empêché certaines mesures de voir le jour, simplement parce que les autres pays savaient qu’elles échoueraient face à la position tchèque.
Cependant, la diplomate a précisé que la Tchéquie souhaite la fin du conflit à Gaza et reste attentive aux rapports sur les pénuries alimentaires : « Plus la guerre se terminera tôt, mieux ce sera pour Israël, mais je veux que ce soit dans des conditions favorables à Israël. »
Selon elle, l’Europe ne changera pas de position tant que le conflit se poursuivra : « Beaucoup ont oublié pourquoi la guerre a commencé et qu’il y a encore des otages. La priorité est que le Hamas ne contrôle plus la bande de Gaza. »
Par ailleurs, dans une déclaration officielle, le ministère tchèque des Affaires étrangères a qualifié la décision israélienne de reprendre le contrôle de Gaza de « démarche risquée », mais a affirmé sa confiance dans Israël pour protéger les civils et dénoncé le « régime de terreur du Hamas ».
Outre le soutien diplomatique, la Tchéquie a fourni du matériel militaire ayant contribué au système « Dôme de fer », et ses responsables politiques, dont le ministre des Affaires étrangères et le Premier ministre Petr Fiala, ont visité Israël peu après le 7 octobre pour exprimer leur solidarité.
Le soutien à Israël n’est pas controversé dans la politique tchèque : toutes les grandes formations politiques et la majorité de la population le soutiennent, même si la jeunesse tchèque est davantage influencée par le discours anti-israélien européen.