Le ministre des Finances, Betsalel Smotrich, l'a reconnu: ''Il n'est pas simple d'être ministre des Finances en temps de guerre''. Hier (mardi), de vifs débats ont eu lieu au sein du gouvernement autour d'une augmentation budgétaire pour 2025 et parallèlement d'une coupe dans les budgets des différents ministères.
Ces amendements au budget 2025 étaient requis en raison du coût élevé de l'opération Eveil du Lion en Iran. Selon le ministère des Finances, ce budget supplémentaire augmentera les dépenses gouvernementales d'environ 30,8 milliards de shekels, portant le plafond du déficit de 4,9% à 5,2% du PIB et la limite des dépenses à environ 650,3 milliards de shekels.
Le budget inclut notamment des allocations pour faciliter les congés sans solde des employés, l'installation et la rénovation d'abris, ainsi que des compensations aux autorités locales pour les dépenses d'urgence mais aussi pour l'acheminement de l'aide humanitaire dans la Bande de Gaza.
Le gouvernement a également approuvé une réduction horizontale de 3,35% des budgets ministériels à partir de 2026.
Finalement, l'allocution supplémentaire a été adoptée dans une ambiance électrique. Plusieurs ministres ont voté contre, estimant qu'elle lésait les citoyens israéliens en particulier dans le domaine de leur ministère. Il s'agit des ministres Ben Gvir (Sécurité nationale), Wasserlauf (Développement du Negev et de la Galilée), Kisch (Education), Katz (Tourisme, Santé, Affaires sociales) et Eliahou (Patrimoine).
Le ministre Ben Gvir a vivement critiqué l'allocation, déclarant : "Cet argent va à l'aide humanitaire pour le Hamas. Pouvez-vous nous dire combien leur est destiné ?" Le ministre des Finances Betsalel Smotrich a répondu : "Le montant n'est pas encore fixé. Nous déciderons en cabinet, pas ici."
La députée Orit Struck a clarifié la position : "Ce n'est pas de l'argent pour le Hamas, c'est de l'argent pour ce que le cabinet a décidé - que l'aide aille directement aux civils et non au Hamas."
Le ministre de l'Éducation Kisch s'est montré particulièrement critique : "Vous dites que c'est de l'argent pour la guerre, mais quand j'ai demandé des fonds pour le soutien psychologique aux élèves, je n'ai rien obtenu." Le ministre par intérim de la Santé Haim Katz a ajouté : "Vous ne m'avez même pas appelé pour expliquer les coupes dans le social et la santé."
L'échange s'est envenimé lorsque Kisch a accusé Smotrich : "Betsalel, tu préfères les enfants de Gaza aux enfants d'Israël. Tu as retiré 500 millions sans nous consulter." Ben Gvir a renchéri : "Comment pouvez-vous faire cela ? Pourquoi financer Gaza alors que vous coupez dans le social, la santé et l'éducation ?"
Le Premier ministre Netanyahou est alors intervenu expliquant que la question humanitaire à Gaza était fondamentale pour pouvoir poursuivre les opérations militaires : "L'argent ne va pas au Hamas mais aux centres d'aide, aux habitants de Gaza. Pour continuer la guerre, nous devons éviter une crise humanitaire."