Depuis plusieurs semaines, et plus particulièrement ces derniers jours, les consommateurs peinent à trouver du lait dans les rayons. Dans de nombreux supermarchés, les réfrigérateurs sont soit vides, soit remplis uniquement de produits alternatifs vendus plus chers, tels que du lait enrichi ou sans lactose.
La cause : les laiteries choisissent de limiter volontairement la production de lait sous contrôle de l’État, faute de rentabilité. Le lait à 1 % et 3 % est en effet un produit dont les prix sont fixés par l’État, et comme les laiteries ne dégagent que très peu, voire aucun bénéfice, elles s’efforcent d’en produire le minimum.
Certaines marques privilégient ainsi des gammes plus lucratives : Yotvata, par exemple, concentre ses efforts sur le lait enrichi et faible en lactose, tandis que Tara a cessé de produire du lait réglementé il y a environ deux ans. Les laiteries du plateau du Golan, de leur côté, se tournent vers le lait à 4 %, qui échappe également au contrôle des prix.
Une autre explication tient à l’utilisation de la matière grasse contenue dans le lait, estimée en moyenne entre 3,7 % et 4 %. Les laiteries produisent beaucoup de lait à 1 %, ce qui permet d’extraire davantage de matière grasse. Celle-ci est ensuite utilisée dans la fabrication de produits plus rentables, ce qui accroît leurs profits.
A ce stade, la seule solution réside dans une intervention ferme de l'Etat, affirment les experts, qui doit contraindre les laiteries à produire plus de lait sous contrôle.
Le ministère de l’Agriculture a confirmé que la demande exceptionnelle liée aux fêtes de Tichri accentuera encore la tension sur l’approvisionnement. Pour prévenir une rupture, il a annoncé la mise en place d’un décret temporaire : dès la mi-septembre, l’importation de lait de consommation sera exonérée de droits de douane et sans limitation de quantité, pour une durée d’environ deux mois.
Selon le ministère, après les neuf jours de fermeture des laiteries durant les fêtes, près de six millions de litres de lait cru devraient être écoulés. L’objectif de cette ouverture contrôlée est de pallier la pénurie, tout en garantissant la continuité de l’approvisionnement sans mettre en péril, à long terme, l’industrie locale.