La police militaire a échoué cette nuit (lundi à mardi) à arrêter deux étudiants en yeshiva déserteurs.
Une opération a été lancée dans le quartier de Ganei Hadar, à Petah Tikva et réalisée par des policiers en civil. L’intervention a échoué après que des dizaines d’étudiants et de membres de la communauté orthodoxe se sont rassemblés sur place et ont encerclé les forces de l’ordre.
Selon la famille, la veille de la descente, plusieurs appels anonymes avaient été reçus, prétendant vouloir organiser la remise d’un colis. « C’était évident qu’il s’agissait d’un stratagème », ont affirmé des proches.
Le père de famille raconte : « Tout est arrivé d’un coup, au milieu de la nuit. Vers trois heures quinze, on a entendu des coups terribles contre la porte, comme si on voulait la défoncer. J’ai regardé par le judas et j’ai vu trois hommes en civil criant : Ouvrez ! Nous avons un mandat !. »
Il affirme avoir exigé de voir ce mandat ou au moins une pièce d’identité, mais les hommes ont refusé, répétant seulement qu’il fallait d’abord ouvrir la porte. « À ce moment-là, j’étais persuadé qu’il s’agissait de criminels », dit-il.
La mère décrit une scène de panique : « Nous avons eu une peur terrible. Mon mari, qui venait de subir un pontage, est devenu livide et respirait difficilement. J’ai cru un instant que je le perdais. Notre maison s’est transformée en champ de bataille. »
Très vite, des dizaines de jeunes de la communauté sont arrivés et ont inondé la rue en protestant, forçant les policiers à battre en retraite.
Ces jeunes sont alertés par une structure baptisée Maguen Oumoshia (bouclier et saveur) qui a pour but de faire échouer les arrestations de déserteurs par des attroupements importants autour des forces de l'ordre au moment de l'opération.
Un peu plus tard, une nouvelle tentative d’arrestation a été menée dans une autre rue du quartier. Là encore, le système d’alerte Maguen Oumoshia a été activé, attirant la foule. Les policiers ont finalement reculé, après avoir tenté de disperser les protestataires avec du gaz lacrymogène.
Dans un communiqué, l’organisation Maguen Oumoshia a dénoncé une « grave escalade » dans les méthodes de la police militaire, qu’elle accuse d’user de subterfuges trompeurs : appels anonymes, usurpation d’identité de livreurs, coups violents sur des portes en pleine nuit. Le centre appelle la communauté ultra-orthodoxe à la vigilance : « Ne répondez pas aux appels anonymes, ne divulguez aucune information, n’ouvrez pas aux inconnus et signalez immédiatement toute tentative suspecte à notre centre. »