Le 6 octobre est depuis 1973 un jour férié en Syrie et dans les autres pays arabes. Ils commémorent ainsi le déclenchement de la guerre de Kippour qu'ils considèrent comme un jour de ''victoire''.
Le nouveau président syrien, Ahmed Al Sharaa a décidé par décret de supprimer ce jour férié.
Le texte supprime trois autres dates considérées comme des fêtes nationales sous le régime de l'ancien président Bachar el-Assad : la « révolution du 8 mars », la « journée de l'enseignant », le « jour des martyrs ».
Parallèlement à ces suppressions, le décret instaure de nouvelles célébrations pour la « nouvelle Syrie » : le « jour de la libération », marquant la chute du régime Assad le 8 décembre, et « l'anniversaire du déclenchement de la révolution syrienne », désormais fixé au 18 mars de chaque année. Cette date fait référence aux manifestations du 18 mars 2011 à Deraa, qui marquèrent le début de la guerre civile dans le pays.
Les médias arabes, particulièrement égyptiens, ont largement couvert ce décret syrien. Le site du quotidien égyptien Al-Youm al-Sabea souligne que la Syrie « a supprimé le jour commémoratif de la guerre du 6 octobre 1973, qui constituait auparavant une journée nationale célébrant la guerre de libération contre Israël, ainsi que le jour des martyrs du 6 mai, commémorant l'exécution d'un groupe de nationalistes syriens par les autorités ottomanes à Damas en 1916 ».
L'article ajoute : « Cette décision a suscité la controverse après avoir inclus la suppression de deux des événements nationaux les plus marquants de Syrie depuis des décennies. »
Le nouveau décret a également suscité des critiques sur les réseaux sociaux, notamment de la part d'opposants au nouveau régime syrien. Dans l'une des publications, il est avancé qu'Al Sharaa aurait agi ainsi « parce que le 6 octobre irrite Israël », dans le contexte des informations récentes faisant état de contacts entre la Syrie et Israël en vue d'un accord sécuritaire. Un autre message sur le réseau social X affirme : « Le jour anniversaire de la victoire sur Israël, Ahmed Al Sharaa supprime les célébrations de la glorieuse guerre d'octobre, qui a écrasé, humilié et vaincu l'armée sioniste israélienne. »
D'autres critiques proviennent d'une direction différente, certains y décelant une ignorance des groupes minoritaires du pays. Le « Norouz », par exemple, Nouvel An persan également célébré par les Kurdes, ne figure pas dans la liste du président syrien. L'une des publications contestant le décret affirme qu'il « ignore de manière évidente et regrettable des fêtes nationales et religieuses importantes pour un grand nombre de composantes du peuple syrien, et porte directement atteinte aux principes d'égalité et de citoyenneté qui devraient constituer la pierre angulaire de la nouvelle Syrie. »