Selon un diplomate arabe impliqué dans les médiations, Ankara ne se laisse pas impressionner par le refus catégorique d’Israël d’intégrer des troupes turques au sein de la force internationale destinée à Gaza. Dans un contexte où la plupart des pays hésitent encore à envoyer des soldats, le président américain Donald Trump pourrait finir par compter sur la Turquie — et pousser Jérusalem à revoir sa position.
D'après ce diplomate, le président Recep Tayyip Erdoğan parie justement sur cette réticence généralisée. Ankara s’attend à ce que Washington ait finalement besoin de ses soldats pour faire avancer le dispositif international, ce qui obligerait l’administration américaine à convaincre Israël de tempérer son opposition. En Turquie, environ 2 000 soldats suivent déjà une formation en vue d’un éventuel déploiement dans la bande de Gaza, comme l’a révélé récemment le site Middle East Eye, proche du Qatar et d’Ankara.
Outre Israël, plusieurs pays arabes exprimeraient discrètement leur malaise à l’idée d’une présence militaire turque dans l’enclave. La semaine dernière, le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé la proposition américaine sur Gaza, qui prévoit l’envoi d’une force internationale chargée d’opérer dans la bande et de coopérer avec une police palestinienne responsable notamment du contrôle des frontières. Depuis le début des discussions, Israël s’oppose fermement à la participation de troupes turques, au nom de ses intérêts sécuritaires et de l’hostilité déclarée d’Ankara à l’égard de sa politique dans la région.