Une vive controverse secoue la scène politique de la République tchèque après la décision du leader populiste Andrej Babiš de proposer Filip Turek, figure du parti eurosceptique des Motoristes, à un poste ministériel. Le candidat est accusé d’avoir effectué un salut nazi par le passé et d’avoir diffusé des objets et symboles liés à l’idéologie nazie sur les réseaux sociaux. Des faits qu’il qualifie aujourd’hui de « mauvais humour », tout en contestant l’authenticité de certaines publications à caractère raciste révélées par la presse locale.
Le président Petr Pavel a réitéré publiquement son opposition à cette nomination, estimant que Filip Turek ne peut entrer au gouvernement si ces éléments sont avérés. Initialement pressenti pour le portefeuille des Affaires étrangères, Turek a finalement été proposé au ministère de l’Environnement, sans pour autant faire baisser la tension. Andrej Babiš, qui espère former une coalition d’ici la mi-décembre, a confirmé vouloir discuter de cette impasse avec le chef des Motoristes, Petr Macinka.
Cette affaire éclate dans un contexte particulièrement sensible. La Fédération des communautés juives de République tchèque a annoncé que les actes antisémites ont atteint en 2024 un niveau record, avec 4 694 incidents recensés, en hausse de 8,5 % sur un an. Son président, Petr Papoušek, a dénoncé une vague mondiale d’antisémitisme déclenchée selon lui après l’attaque du Hamas du 7 octobre. Une donnée qui renforce encore la portée symbolique et politique de cette nomination controversée.