La polémique autour de la participation d’Israël à l’Eurovision 2026, prévu à Vienne, continue de prendre de l’ampleur. Après la décision de l’Union européenne de radio-télévision de maintenir Israël dans la compétition malgré un débat interne explosif, la contestation s’étend désormais bien au-delà des salles de réunion. Dans un premier temps, quatre pays — les Pays-Bas, l’Espagne, la Slovénie et l’Irlande — ont annoncé leur retrait en signe de protestation. Cette semaine, l’Islande, régulièrement en pointe dans les critiques contre Israël, a rejoint la liste. Cinq États se retirent donc officiellement de l’édition 2026.
Mais c’est au Portugal que la situation a pris une tournure totalement inattendue. La chaîne publique RTP, qui représente le pays à l’EBU, avait voté en faveur des nouveaux règlements, et donc implicitement pour le maintien d’Israël dans la compétition. Cette position a provoqué une véritable fronde interne : une partie des salariés de la RTP s’est insurgée publiquement contre la décision. Le mouvement de contestation a immédiatement gagné les artistes : 11 des 16 candidats du Festival da Canção, la sélection portugaise pour l’Eurovision, ont annoncé qu’ils refusaient catégoriquement de représenter le Portugal tant qu’Israël sera en lice. Un geste sans précédent qui pourrait inspirer d’autres délégations et créer un effet domino inquiétant pour le concours.
À six mois de l’événement, l’Eurovision 2026 se retrouve donc face à un scénario inédit : une compétition officiellement maintenue, mais sous la menace d’un boycott croissant – institutionnel, politique et désormais artistique. La crise, loin d’être close, pourrait redessiner en profondeur les contours du plus grand show musical d’Europe.