Selon le COGAT, l’organisme chargé de la coordination civile avec les territoires palestiniens, ces départs ont été strictement encadrés. Les civils concernés sont sortis par le passage de Kerem Shalom, ont traversé Israël, puis ont rejoint la Jordanie via le pont Allenby avant de gagner des pays tiers prêts à les accueillir. Chaque dossier a été soumis à une vérification sécuritaire approfondie, afin d’éviter toute infiltration terroriste sous couvert humanitaire. Israël conserve ainsi le contrôle total du processus, sans improvisation.
Sur le fond, cette démarche ne relève ni d’une expulsion ni d’un déplacement forcé. Elle concerne exclusivement des personnes disposant déjà d’un statut légal à l’étranger : second passeport, visa en cours de validité, ou autorisation médicale officielle. Dans un système international fonctionnel, maintenir de force ces civils dans une zone de combats, alors qu’une destination légale les attend, n’a rien d’un impératif moral. Faciliter leur départ relève au contraire d’une responsabilité étatique en temps de guerre.
Cette approche présente également un intérêt stratégique évident. Le pouvoir du Hamas ne repose pas uniquement sur son arsenal militaire, mais aussi sur l’exploitation de la souffrance civile comme outil de pression politique et médiatique. Des populations piégées, visibles et désespérées alimentent un récit accusatoire constant contre Israël et servent de levier de mobilisation pour les réseaux jihadistes. Offrir une voie de sortie légale et contrôlée à ceux qui peuvent partir réduit mécaniquement cette capacité de chantage humanitaire, sans prétendre régler le conflit.
Mais ce mécanisme a une limite structurelle : Israël peut faciliter le transit, pas inventer des pays d’accueil. Le processus repose entièrement sur la volonté des États tiers d’assumer leur part de responsabilité : délivrance de visas, organisation des transports, acceptation des évacués, financement logistique. Tant que ces gouvernements se contentent de discours humanitaires sans ouvrir concrètement leurs frontières, toute extension du dispositif restera limitée.
La même logique s’applique à l’aide humanitaire, souvent résumée à une bataille de chiffres sur le nombre de camions. La réalité est plus complexe : conditions météorologiques extrêmes, ruptures de distribution, détournements, lenteurs de coordination. La réponse ne peut être ni l’abandon des contrôles sécuritaires ni l’opacité. Elle passe par des circuits clairs, prévisibles, mesurables, avec un suivi précis de ce qui entre, de ce qui est distribué et de ce qui reste bloqué.
Israël le répète : sa guerre est contre le Hamas, non contre les civils. Faciliter des départs légaux, sécurisés et encadrés pour ceux qui disposent d’une alternative réelle à Gaza constituerait, selon les experts, une démonstration de force étatique, non de faiblesse.
Dans un conflit saturé de récits, de manipulations et d’accusations, ce type de politique offre un terrain concret, vérifiable et maîtrisé. Elle ne met pas fin à la guerre. Mais elle retire au Hamas une partie de son capital de pression, tout en renvoyant la communauté internationale à ses propres responsabilités. À ce stade, la question n’est plus de savoir si ce mécanisme est possible, mais s’il doit rester exceptionnel — ou devenir une politique assumée.
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