Six mois après la guerre de douze jours entre Israël et l’Iran, de nouveaux éléments viennent éclairer l’une des opérations les plus sensibles jamais menées par les services israéliens. Une enquête conjointe du Washington Post et de PBS révèle que le Mossad a activé plus de 100 agents iraniens à l’intérieur même de l’Iran, avec pour objectif central l’élimination ciblée des scientifiques clés du programme nucléaire de Téhéran.
Selon cette enquête, les responsables israéliens ont rapidement compris qu’une simple destruction d’infrastructures ne suffirait pas à neutraliser durablement la menace. L’enjeu était humain : frapper le « cerveau » du programme nucléaire iranien. Après des décennies de collecte de renseignements, une liste d’une centaine de scientifiques a été établie, puis réduite à une douzaine de figures centrales. Leurs déplacements, habitudes et lieux de résidence ont fait l’objet d’un suivi minutieux, permettant des frappes coordonnées dès les premières heures du conflit.
L’opération, baptisée « Narnia », a été lancée en pleine nuit. Onze scientifiques de premier plan ont été éliminés lors des premières vagues, avant d’autres actions ciblées dans les jours suivants. L’enquête décrit un dispositif exceptionnel : des agents locaux entraînés en dehors de l’Iran, équipés d’armes sophistiquées comprenant des composants restés indétectables par les services iraniens. Les opérations terrestres auraient débuté avant même l’entrée de l’aviation israélienne dans l’espace aérien iranien, illustrant le degré d’infiltration atteint.
Sur le plan stratégique, l’enquête met également en lumière un vaste effort de tromperie. Des fuites contrôlées vers les médias et des signaux de désaccord entre Jérusalem et Washington auraient été volontairement entretenus, afin de masquer la préparation de l’offensive. Dans ce contexte, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a présenté plusieurs scénarios d’action au président américain Donald Trump, allant d’une frappe israélienne en solitaire à une opération conjointe menée par les États-Unis.
Un élément diplomatique inédit est aussi révélé : après le début des hostilités, Donald Trump aurait adressé une proposition secrète à Téhéran, offrant une levée des sanctions en échange de la fermeture des sites d’enrichissement d’uranium et de l’arrêt du soutien iranien à ses proxys régionaux. Cette offre a été rejetée par la direction iranienne, ouvrant la voie à l’intervention militaire américaine aux côtés d’Israël.
L’enquête n’élude pas le coût humain de l’opération. Des médias américains évoquent au moins 71 victimes civiles, dont des mineurs, lors des frappes ciblant les scientifiques. Les autorités israéliennes affirment, pour leur part, avoir tout mis en œuvre pour limiter les dommages collatéraux, soulignant la complexité morale et opérationnelle d’actions menées au cœur de zones civiles.
Si l’ampleur exacte des dégâts infligés au programme nucléaire iranien reste difficile à évaluer, la plupart des analyses convergent : le programme a été sérieusement retardé, sans être totalement anéanti. Pour l’opinion israélienne et la diaspora juive, ces révélations illustrent surtout une réalité stratégique durable : face à la menace iranienne, Israël continue de privilégier l’initiative, la profondeur du renseignement et l’action préventive, même au prix d’opérations d’une extrême complexité.
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