Israël

En couverture du journal israélien Yediot Aharonot, les réservistes élus « Personnalités de l’année 2025 »

Au-delà de l’hommage, cette une met en lumière un pilier stratégique d’Israël : une armée de citoyens, aguerrie par l’expérience et renforcée par une innovation accélérée par la guerre.

3 minutes
31 décembre 2025

ParDelphine Miller

En couverture du journal israélien Yediot Aharonot, les réservistes élus « Personnalités de l’année 2025 »
Couverture du journal Yediot Aharonot

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Ils sont devenus le visage de l’année 2025. En choisissant de placer les réservistes en couverture, Yediot Aharonot et ynet consacrent ceux qui, depuis plus de deux ans, portent l’effort de guerre sur la durée. Appelés sève après sève, les milouïmnikim (réservistes ) ont mis leur vie professionnelle, familiale et parfois leur santé entre parenthèses, dans un contexte de conflit prolongé et d’usure collective.

Les témoignages recueillis dressent un tableau sans fard. Des entreprises fragilisées, parfois au bord de la faillite. Des enfants qui supplient leurs parents de ne pas repartir. Des couples contraints de fonctionner en alternance, au rythme des convocations. Hadas, jeune mère de deux enfants, est partie en réserve lorsque son mari revenait de son sixième déploiement. Nir, ancien combattant, a quitté le front pour mener un autre combat, cette fois dans l’arène politique, afin de faire entendre la voix des soldats. Tous évoquent le prix payé — mais aussi une conviction partagée : celle de défendre le foyer, au sens le plus concret du terme.

Un réserviste, officier de réserve au grade de colonel, interrogé par IsraJ, est issu du monde de la cybersécurité — un profil parmi tant d’autres. Car l’une des singularités de la réserve israélienne est précisément cette diversité : ingénieurs, entrepreneurs, médecins, experts en technologie, enseignants ou artisans, tous issus de milieux civils très différents, appelés à se retrouver sur le même front.

Selon ce réserviste, la force singulière de Tsahal, comparée à celle d’autres armées dans le monde, réside dans cette combinaison unique. « Les réservistes ne sont pas des soldats novices. Ils ont connu plusieurs guerres, plusieurs fronts. Ils savent ce qu’ils font, parce qu’ils l’ont déjà vécu », explique-t-il. Cette mémoire opérationnelle accumulée constitue un avantage décisif dans des conflits modernes, asymétriques et évolutifs.

À cette dimension humaine s’ajoute un second pilier : la technologie. Comme souvent en période de guerre prolongée, l’innovation militaire s’est accélérée. Sous la pression du terrain, de nouveaux systèmes ont été développés ou perfectionnés, notamment dans le domaine des armes à énergie dirigée, telles que les technologies de type laser, conçues pour intercepter des menaces de plus en plus sophistiquées. Pour ce réserviste venu de la cybersécurité, l’efficacité de Tsahal repose précisément sur cette alliance entre expérience du combat et maîtrise technologique.

Le contraste avec la situation du 7 octobre 2023 est frappant. Depuis, l’armée israélienne s’est profondément transformée. Réorganisation des unités, clarification des chaînes de commandement, adaptation des doctrines opérationnelles : Tsahal de fin 2025 n’est plus la même. « L’armée s’est structurée, renforcée, et professionnalisée encore davantage », affirme-t-il.

En plaçant les réservistes en une, Yediot Aharonot ne se contente pas de rendre hommage à un engagement individuel. Le quotidien souligne une réalité fondamentale pour Israël : la sécurité du pays repose sur un modèle unique, celui d’une armée de citoyens, capable d’apprendre dans l’urgence, d’innover sous pression et de se réorganiser face à l’adversité. Un modèle exigeant, coûteux humainement, mais qui demeure l’un des fondements de la résilience nationale.

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