Dans une interview exclusive accordée au Jerusalem Post, Summer Ahmed, représentante aux Affaires étrangères du Conseil de transition du Sud -STC- auprès des Nations unies, a fermement condamné l’attaque de l’aéroport Ben-Gourion par les Houthis, la qualifiant « d’acte flagrant de terrorisme ». Selon elle, cette offensive s’inscrit dans une stratégie plus large soutenue par l’Iran visant à déstabiliser la région à partir du Nord-Yémen contrôlé par les Houthis. “Cibler un aéroport civil est un acte flagrant de terrorisme”, a déclaré Ahmed. “Cette attaque s’inscrit dans un schéma plus large d’agressions orchestrées par les Houthis, avec le soutien de l’Iran, qui utilisent le Nord du Yémen comme rampe de lancement pour semer l’instabilité dans la région.”
Originaire d’Aden, capitale historique du Sud-Yémen, Summer Ahmed vit aux États-Unis depuis l’enfance. Médecin de formation, elle est devenue une militante politique active, s’efforçant de faire entendre la voix du Sud-Yémen auprès de la communauté internationale, notamment à Washington et aux Nations unies. Son entretien marque la première intervention publique d’un représentant du STC dans un média israélien.
Selon elle, les Houthis exploitent leur mainmise sur Sanaa pour militariser l’aide humanitaire et bloquer toute solution politique. “Seule une combinaison de pressions politiques, de sanctions ciblées et d’un soutien accru aux forces locales du Sud pourra contenir leur expansion.”
Depuis sa création en 2017, en pleine guerre civile, le Conseil de transition du Sud revendique l’indépendance d’un Sud-Yémen historiquement distinct, allant du détroit stratégique de Bab el-Mandeb jusqu’aux provinces orientales de l’Hadramaout et du Mahra. “Notre objectif est de restaurer notre indépendance et de bâtir un État fédéral, démocratique, fondé sur la justice et la stabilité régionale”, a affirmé Ahmed.
Ce week-end, le STC a inauguré sa mission officielle à Washington, coïncidant avec le huitième anniversaire de la Déclaration d’Aden. Cette mission vise à renforcer les liens entre le Sud-Yémen et les institutions américaines. Elle aura notamment pour rôle de sensibiliser les décideurs américains aux enjeux sécuritaires, humanitaires et politiques dans la région.
“Nous entretenons un dialogue direct avec plusieurs niveaux du gouvernement américain”, a précisé Ahmed, tout en espérant que le Sud-Yémen obtiendra un jour un siège à part entière aux Nations unies. “Nous avons refusé le statut d’observateur. Nous voulons retrouver la place que nous occupions avant l’unification de 1990.”