Des familles de victimes du 7 octobre et plusieurs responsables politiques israéliens ont vivement réagi lundi à la décision du gouvernement de ne pas créer, pour l’instant, de commission d’enquête d’État sur le tragique 7 octobre. Le Conseil d’Octobre, qui représente les familles des victimes, a dénoncé un conflit d’intérêts manifeste, accusant l’exécutif de chercher à orienter les conclusions de l’enquête. « Le gouvernement admet désormais ouvertement qu’il entend légiférer pour établir une enquête alternative, plus commode », a déclaré le Conseil, ajoutant : « Nous rappelons aux membres du gouvernement que, dans la mesure où une commission d’État devrait enquêter, entre autres, sur vos décisions prises au cours des années ayant précédé le 7 octobre, vous vous trouvez dans une situation claire de conflit d’intérêts. »
Le chef de l’opposition, Yair Lapid, a estimé qu’un tel refus d’enquête ne permettrait pas de tirer les leçons de la catastrophe, ce qui expose Israël à une répétition de drames similaires. « La tragédie du 7 octobre se reproduira encore et encore si nous n’examinons pas ce qui y a conduit », a-t-il affirmé, rappelant que le Premier ministre Netanyahu s’était déjà opposé par le passé à la création d’une commission d’enquête d’État dans d’autres affaires sensibles, notamment la catastrophe de Meron et l’affaire des sous-marins. « Cette fois aussi, une commission d’enquête sera mise en place », a assuré Lapid.
Le chef de l’union nationale, Benny Gantz, a, quant à lui, jugé que le retard pris dans la mise en place d’une telle commission constituait une menace directe à la sécurité d’Israël. « La seule raison pour laquelle une commission d’enquête d’État n’a pas été établie est la volonté d’éviter d’assumer des responsabilités. Si vous ne comptez pas la créer, épargnez-nous au moins les excuses embarrassantes », a-t-il écrit sur X. Il a ajouté que le bon moment pour lancer une telle commission était déjà passé depuis longtemps,.