Lors d'une session tenue ce mardi à la Knesset, au sein de la commission de supervision du Fonds souverain israélien présidée par le député Nissim Vaturi, de nouvelles données ont été dévoilées concernant les revenus générés par les ressources de gaz naturel.
Yossi Abu, directeur général de NewMed Energy, a présenté une évaluation générale : « D’ici 2030, les recettes cumulées de l’État issues du gaz naturel devraient atteindre 85 milliards de shekels supplémentaires. C’est le fruit direct de la révolution gazière », a-t-il déclaré, soulignant que, grâce à cela, le prix de l’électricité en Israël a baissé de 15% au cours de la dernière décennie, alors qu’en Europe il a bondi de 27%.
Abu a souligné l’importance des exportations pour assurer le développement continu des gisements : « Nous investissons des milliards dans les infrastructures. Sans exportation, le développement perd sa viabilité économique. » Il a précisé qu’environ deux tiers du gaz restent destinés au marché intérieur, et qu’en proportion des réserves connues, Israël se positionne parmi les pays les mieux dotés de l’OCDE. Il a ajouté que si de nouveaux gisements sont découverts, le gaz pourrait perdre de sa valeur commerciale d’ici la fin des années 2030.
Cette vision a toutefois suscité une vive opposition. Me Linor Deutsch, directrice générale du lobby citoyen Loby 99, a exprimé une critique ferme : « Le véritable enjeu n’est pas de savoir s’il faut produire du gaz, mais combien le public en bénéficiera. Les meilleurs géologues estiment qu’il ne reste plus de gisements majeurs à découvrir. Si l’on continue à exporter, il restera moins pour les générations futures. » Elle a également rappelé que les prévisions de revenus passées ne se sont pas concrétisées, et que le public en a payé le prix.
Shagai Ganot Shahar, représentant du ministère de l’Énergie, a nuancé le débat : « Notre responsabilité porte à la fois sur les besoins à court terme et sur ceux à long terme. Il faut trouver un équilibre entre investissements, exportations et sécurité énergétique. »
Le président de la commission, le député Vaturi, a conclu :
« Nous voulons que les citoyens payent moins pour leur électricité et que les réserves soient préservées pour les générations futures. »