Israël

Une étude révèle une hausse préoccupante du trouble de stress post-traumatique chez les combattants de Tsahal

L’étude porte sur 579 soldats de la brigade d’infanterie enrôlés en mars 2019 et les chiffres révèlent une détérioration préoccupante de la santé mentale des combattants

2 minutes
7 mai 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Une étude révèle une hausse préoccupante du trouble de stress post-traumatique chez les combattants de Tsahal
Crédit : Tsahal

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Une étude longitudinale menée par l’Université de Tel-Aviv met en lumière une augmentation marquée des symptômes de stress post-traumatique -TSPT- chez les soldats combattants de Tsahal, notamment après leur participation à la guerre "Épées de fer". Réalisée sur plusieurs années, en collaboration avec l’armée israélienne, l’étude a porté sur 579 soldats de la brigade d’infanterie enrôlés en mars 2019. Les chercheurs ont évalué les participants à cinq moments clés : au moment de l’enrôlement, après 15 mois de service, après 27 mois, six mois après la libération, puis un an et demi après la libération – période qui coïncide avec la guerre actuelle.

Les résultats montrent une hausse progressive et constante de la fréquence des symptômes au fil du temps. Alors que moins de 0,5 % des soldats présentaient des signes de TSPT à leur enrôlement, ce chiffre est passé à 2,6 % après un an et demi de service, 4,4 % en fin de service, puis 8 % six mois après leur démobilisation. La guerre "Épées de fer", survenue un an plus tard, a marqué un tournant : 12 % des participants mobilisés pour les combats ont alors déclaré souffrir de symptômes compatibles avec un diagnostic clinique de TSPT, soit près du double par rapport à la période post-service en temps de paix.

Le professeur Yair Bar-Haim, directeur du Centre national pour le traumatisme et la résilience à l’Université de Tel-Aviv, qui a dirigé l’étude, souligne : « Ces chiffres révèlent une détérioration préoccupante de la santé mentale des combattants. Environ 2 500 soldats par an développent des symptômes de stress post-traumatique rien qu'en période de routine militaire, sans parler des guerres. »

Professeur Bar-Haïm, directeur du Centre national pour le traumatisme et la résilience à l’Université de Tel-Aviv, crédit : Université de Tel-Aviv

Il rappelle que l’environnement militaire fournit une structure de soutien émotionnel et comportemental qui disparaît souvent à la démobilisation, ce qui peut expliquer la montée des troubles après la fin du service.

Bar-Haim insiste sur le besoin urgent de repenser le suivi des soldats après leur retour à la vie civile : « La guerre a intensifié les blessures psychologiques, mais une part importante du traumatisme émerge en dehors du champ de bataille, dans la solitude du retour. »

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