Israël

Une étude met met au jour l'antisémitisme qui prévaut au sein de l'Autorité palestinienne

Les réformes préconisées par Donald Trump ont du chemin à parcourir

3 minutes
17 novembre 2025

ParJohanna Afriat

Une étude met met au jour l'antisémitisme qui prévaut au sein de l'Autorité palestinienne
Mahmoud Abbas lors d'une réunion du comité du Fatah Photo by Flash90

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À quelques heures du vote au Conseil de sécurité de l'ONU sur l'avenir de Gaza, une étude approfondie jette une lumière crue sur le discours de l'Autorité palestinienne. Selon une analyse réalisée par le Jewish People Policy Institute (JPPI), l'Autorité palestinienne est encore loin de remplir les conditions de « réformes crédibles » exigées par la résolution américaine pour ouvrir la voie à un État palestinien.

Le projet de résolution présenté par les États-Unis, qui devrait être adopté ce lundi soir, stipule que « une fois les réformes de l'Autorité palestinienne mises en œuvre de manière crédible et le redéveloppement de Gaza achevé, les conditions d'une transition crédible vers l'autodétermination et la création d'un État palestinien pourront enfin être réunies ». Mais l'Autorité palestinienne a-t-elle vraiment entrepris ces réformes ? L'étude du JPPI suggère que le chemin reste long.

20% d'articles antisémites

L'étude, fondée sur une analyse par intelligence artificielle, a passé au crible le discours du journal officiel de l'Autorité palestinienne, Al-Hayat Al-Jedida, entre janvier 2022 et août 2025. Plus de 2 300 tribunes libres ont été systématiquement examinées pour évaluer les positions dominantes concernant Israël, les Juifs, le Hamas et les événements du 7 octobre.

Premier constat majeur : environ 20% des articles mentionnant les Juifs contiennent des propos clairement antisémites. Ces textes nient l'existence même du peuple juif, affirment que les Juifs contrôlent l'économie mondiale et les élites américaines, et établissent des comparaisons entre Israël et le nazisme, les Croisades ou diverses entités coloniales.

Même dans les articles qui ne mentionnent pas explicitement les Juifs, le sionisme est presque toujours présenté comme un mouvement colonial et une source de souffrance pour les Palestiniens. Fait notable : aucun changement significatif n'a été constaté dans le taux d'antisémitisme avant et après le 7 octobre 2023.

Le Hamas : ennemi politique avant tout

L'étude révèle une relation complexe entre l'Autorité palestinienne et le Hamas. Dans la majorité des articles, le Hamas est présenté comme une entité négative et illégitime, assimilée aux Frères musulmans et à l'Iran. Avant le 7 octobre, 62% des articles traitant du mouvement terroriste étaient qualifiés de « très négatifs ».

Toutefois, durant les premières semaines suivant l'attaque du 7 octobre, on observe une modération temporaire : aucun article « très négatif » n'a été recensé, et 67% des textes adoptaient une position « neutre » vis-à-vis du Hamas. Environ 11% étaient même qualifiés de « plutôt positifs ».

Le 7 octobre : une catastrophe... pour des raisons discutables

Environ 67% des articles consacrés au 7 octobre présentent l'événement sous un jour négatif, dont 39% sont qualifiés de « très négatifs ». Mais l'étude pointe un élément troublant : la principale critique ne porte pas sur les meurtres perpétrés contre les civils juifs, mais sur le fait que l'attaque aurait « fourni à Israël un prétexte » pour étendre ses opérations militaires à Gaza.

Concernant un éventuel accord de paix avec Israël, 62% des articles adoptent une position négative (dont 44% « très négatifs »), les auteurs présentant Israël comme une entité coloniale avec laquelle tout véritable accord est impossible. Seuls 30% des articles se montrent favorables à la possibilité de parvenir à un accord.

Pour rappel, le président de l'Autorité palestiniernne Mahmoud Abbas est lui-même l'auteur d'une thèse négationniste sur la Shoah.

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