Une semaine après les violents incendies qui ont ravagé près de 30 000 dounams de forêts et entraîné l’évacuation de milliers d’habitants, le député Yoav Lahev Herzanu, président du groupe parlementaire pour l’environnement, a adressé une lettre d’alerte au Premier ministre Benyamin Netanyahu. Il y évoque « un danger immédiat pour la vie humaine », affirme qu’Israël « n’est pas préparé à faire face à des méga-feux » et appelle le chef du gouvernement à convoquer immédiatement une réunion avec les ministères concernés pour coordonner une réponse rapide. Selon les données discutées en commission parlementaire, il manque actuellement près de 1 000 pompiers au sein du service israélien de lutte contre les incendies – soit un tiers des effectifs nécessaires.
Dès mars, un avertissement officiel avait été adressé à Benyamin Netanyahu par le Forum israélien pour le climat qui alertait sur les effets conjugués de la sécheresse et du déficit de précipitations de l’hiver dernier, dans la perspective un été « plus difficile que les précédents », marqué par des vagues de chaleur extrême.

30 000 dounams sont partis en fumée, crédit : KKL
La commission de l’Intérieur et de la Protection de l’environnement de la Knesset, saisie par des députés de l’opposition dès janvier, a révélé d'autres lacunes : seuls des travaux de pare-feu ont été menés dans une seule localité sur 583 identifiées comme zones à risque dès 2022, et quatre hélicoptères Black Hawk considérés comme cruciaux dans la lutte contre les feux n’ont toujours pas été acquis, contrairement aux affirmations du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir.
Selon les services météorologiques, l’intensification du dérèglement climatique pourrait provoquer, dès cet été, des incendies majeurs, des effondrements du réseau électrique et des pénuries agricoles. « Sans préparation urgente, le pays court un risque grave », conclut dans sa lettre au 1er ministre le député : « des vies humaines, des entreprises et des écosystèmes entiers sont en danger ».