Dans une démonstration de force inédite, l'armée israélienne a mené cette semaine deux frappes d'envergure contre des cibles stratégiques au Yémen, en riposte à un tir de missile balistique houthi ayant visé l'aéroport Ben Gourion.
"Ce n'était ni un signal ni un marquage ; l'aéroport a été détruit. Il n'y a plus d'aéroport à Sanaa", affirme sans détour le capitaine Y., chef opérationnel du théâtre yéménite. La stratégie israélienne s'est révélée aussi claire que punitive : le prix à payer pour avoir menacé les infrastructures aériennes israéliennes sera la neutralisation complète des capacités aéroportuaires et portuaires houthies.
Les frappes, menées à moins de 24 heures d'intervalle, ont d'abord ciblé le port stratégique de Hodeidah, une centrale électrique et une usine de béton, avant de détruire méthodiquement l'aéroport international de Sanaa.
Une prouesse technologique et logistique
"La distance est primordiale", explique le capitaine A., l'un des planificateurs de l'opération. "Des avions ravitailleurs et des avions Nachshon ont participé à l'opération, ce qui la complexifie considérablement." Cette mission représente un défi technique majeur pour l'armée de l'air israélienne, contrainte d'opérer à plus de 2000 kilomètres de ses bases.
Fait remarquable, l'opération a mobilisé une proportion importante de réservistes. "Plus de 50% des participants à la dernière attaque étaient des réservistes, tant dans l'équipe technique que dans l'équipage aérien", révèle l'un des pilotes impliqués.
Dans une démarche témoignant d'un souci affiché pour les populations civiles, l'armée israélienne a émis un avis d'évacuation environ deux heures avant les frappes. "D'un côté, nous les informons de notre arrivée, ce qui perturbe tous leurs systèmes aériens et les avertit. Mais nous sommes une armée morale qui prévient les atteintes aux innocents. La décision morale a prévalu", justifie le capitaine Y.
Des archives poussiéreuses aux frappes de précision
L'une des révélations les plus surprenantes réside dans la mobilisation d'un patrimoine documentaire militaire exceptionnel, certaines archives remontant jusqu'aux années 1960.
"Face à l'ordre de neutraliser une usine de béton, ma première réaction a été d'interroger la nature exacte de cette cible," confie le capitaine H., officier de la Section de recherche opérationnelle. Ce qui aurait pu constituer un défi s'est transformé en démonstration de la valeur inestimable de la mémoire institutionnelle des forces armées israéliennes.
"À ma grande surprise, j'ai découvert que notre unité possédait déjà une expertise sur ce type d'infrastructure. Des dossiers patiemment constitués depuis des décennies nous attendaient dans nos archives," poursuit-il.
Ces documents jaunis par le temps, méticuleusement rédigés par des officiers dont les noms ont été oubliés, se sont avérés d'une pertinence opérationnelle inattendue. "La continuité du savoir militaire sur soixante ans nous permet d'affronter presque n'importe quelle situation," explique le capitaine H.
Ce patrimoine informationnel, une fois partagé avec les services de renseignement contemporains, a permis d'identifier avec précision les points névralgiques des infrastructures ciblées, optimisant ainsi l'efficacité des frappes tout en minimisant les dommages collatéraux.
Un avertissement à l'Iran et ses proxys
"Je pense que ces attaques sont un bon avertissement pour tous les ennemis. Quiconque veut nous nuire, nous pouvons l'atteindre n'importe où", déclare l'un des pilotes, avec un message clair adressé à l'Iran : "Je suis prêt à attaquer partout où ils me le diront."
Malgré le succès opérationnel revendiqué, les responsables militaires israéliens restent lucides. "L'attaque ne mettra pas fin aux tirs de missiles et de drones, et nous travaillons sur des cibles et des opérations supplémentaires qui seront prêtes si et quand nous aurons besoin de riposter à nouveau", prévient le capitaine Y.