Dans sa première interview accordée à la télévision israélienne, Mike Huckabee, nouvel ambassadeur des États-Unis dans l'Etat hébreu, a affirmé l'engagement indéfectible de l'administration Trump envers la sécurité d'Israël, tout en abordant plusieurs sujets sensibles concernant les relations bilatérales.
Figure importante du Parti républicain et partisan de longue date d'Israël, Huckabee a été nommé par le président Trump après une carrière politique marquée par deux mandats de gouverneur en Arkansas et deux tentatives pour l'investiture présidentielle républicaine.
Interrogé sur sa nomination, l'ambassadeur évangéliste a évoqué sa nomination inattendue par le président Trump : "C'était comme un message d'Isaïe à mon adresse : 'Me voici, envoie-moi.' J'ai senti que c'était la mission de ma vie, pas moins que tout ce que j'avais fait auparavant."
Position ferme sur le nucléaire iranien
Face aux inquiétudes concernant de potentielles négociations avec l'Iran, Huckabee a été catégorique : "Je vous le dis, aucun accord ne permettra à l'Iran de se doter de la capacité nucléaire. Aucun accord ne permettra à l'Iran de continuer à représenter une menace pour Israël et les États-Unis."
L'ambassadeur a précisé que si le président Trump tente de donner à l'Iran la possibilité de renoncer volontairement à ses armes nucléaires, la détermination américaine reste entière : "C'est aux Iraniens de décider. Je leur dirais qu'ils devraient prendre le président au sérieux."
Clarification sur l'accord avec les Houthis
Concernant le récent accord avec les Houthis, qui suscite des inquiétudes en Israël, Huckabee a tenu à nuancer : "Il faut distinguer les intentions des Houthis, car ils étaient en réalité bombardés massivement par les États-Unis. Cela ne signifie pas que le président soutient ou se désintéresse de ce qu'ils pourraient faire à Israël."
Il a toutefois averti : "Si les Houthis veulent continuer à s'en prendre à Israël et à nuire à un citoyen américain, alors cela deviendra notre principale préoccupation."
Gaza et le Hamas
Sur la question de Gaza, l'ambassadeur a réitéré la position américaine : "Comme l'a dit le président : le Hamas n'a pas d'avenir à Gaza, il est fini." Il a également souligné que l'obstacle principal à un accord sur les otages reste le Hamas, et non les gouvernements israélien ou américain.
Concernant l'après-conflit, Huckabee a évoqué la possibilité d'une reconstruction impliquant les pays du Golfe : "Vous aurez alors l'occasion de voir tous les pays du Golfe participer à la reconstruction de ce qui aurait pu être Singapour, mais qui a fini par devenir Haïti."
Les Accords d'Abraham
Interrogé sur l'élargissement des Accords d'Abraham, notamment avec l'Arabie saoudite, l'ambassadeur a démenti les rumeurs selon lesquelles Israël aurait "raté le train" : "Je n'ai jamais rien entendu de tel. Je ne pense pas qu'il y ait de la frustration. Je pense plutôt qu'il y a de l'anticipation."
Il a néanmoins reconnu que les conditions saoudiennes concernant un État palestinien représentent un défi : "Israël doit accepter ce qu'il peut accepter. Si les Palestiniens qui nuisent à leur sécurité, alors ils ne le feront pas."
Relations Trump-Israël
Quant à l'absence d'Israël dans la première tournée régionale du président Trump, Huckabee s'est voulu rassurant : "Trump a passé plus de temps avec le Premier ministre israélien qu'avec n'importe quel autre dirigeant. Je dirais aux gens : détendez-vous, respirez, Donald Trump vous aime et vous soutient."
L'ambassadeur a conclu en décrivant le président comme "un homme d'affaires pragmatique" qui aborde chaque décision avec deux questions : "Est-ce que ça va marcher?" et "Est-ce que cela améliorera la situation?"