On le pressentait ici même plus tôt cette semaine, l’agence de notation Standard & Poor’s a annoncé qu’elle maintenait la note de crédit d’Israël à "A", assortie d’une perspective négative. Bien qu’elle redoute une extension du conflit qui pourrait nuire à l’économie israélienne, S&P n’a pas abaissé la note, mais prévient : un déclassement est possible dans les deux ans si les combats affectent la croissance, les finances publiques ou la balance des paiements plus gravement qu’anticipé.
Dans le cas inverse, si les risques sécuritaires se réduisent, la perspective pourrait redevenir positive.
Après plusieurs rencontres avec les autorités économiques israéliennes, les analystes estiment que l’économie reste globalement stable, malgré une guerre qui dure depuis 19 mois. Toutefois, une intensification des combats – notamment à Gaza ou dans d’autres zones – pourrait aggraver le déficit, alourdir la dette publique et freiner l’activité, surtout si une mobilisation massive des réservistes était décidée.
S&P prévoit une croissance de 3,3 % en 2025, contre seulement 0,9 % en 2024. Cette reprise s’appuierait sur une consommation et des investissements plus solides. L’agence signale néanmoins les risques liés à l’instauration de droits de douane américains sur certains produits israéliens. Cela dit, la majorité des exportations vers les États-Unis étant constituée de services technologiques non concernés par ces taxes, l’impact devrait rester modéré.
Le déficit budgétaire, lui, devrait atteindre 6 % du PIB en 2025 -contre 4,9 % prévus par le gouvernement-, puis reculer à 5 % en 2026.
Les autres grandes agences, Fitch et Moody’s, ont elles aussi conservé la note d’Israël ces derniers mois, tout en maintenant une perspective négative. Moody’s, qui classe Israël Baa1 -niveau plus faible que Fitch et S&P-, a repoussé sa décision à septembre.
La note de crédit joue un rôle crucial pour Israël, qui doit emprunter massivement à des taux en hausse afin de financer son déficit, la guerre, la reconstruction des zones frontalières et l’hébergement prolongé des déplacés internes.