Il y a 65 ans jour pour jour, le 11 mai 1960, Adolf Eichmann, l’un des principaux architectes de la « solution finale », était capturé en Argentine par des agents du Mossad. L'opération, menée avec une discrétion et une précision remarquables, marque un tournant dans la quête de justice des rescapés de la Shoah et de l’État d’Israël.

Fuyant l'Europe après la Seconde Guerre mondiale, Eichmann avait trouvé refuge en Argentine sous une fausse identité, Ricardo Klement. Grâce à une traque minutieuse du Mossad et du Shin Bet entamée à la fin des années 1950, il est enlevé près de son domicile à Buenos Aires, exfiltré clandestinement et transféré en Israël.

Son procès s’ouvre en avril 1961 à Jérusalem et devient un moment fondateur dans la mémoire collective israélienne. Retransmis dans le monde entier, il permet à des dizaines de survivants de témoigner publiquement, souvent pour la première fois, sur les horreurs de la Shoah. L’ampleur des crimes nazis, encore peu documentée à l’époque, s’impose alors dans la conscience internationale.

Eichmann dans la prison de Ramlé en Israël, le 1er avril 1961 , crédit : GPO

Eichmann est reconnu coupable en décembre 1961 de crimes contre le peuple juif et crimes contre l’humanité. Il est exécuté par pendaison dans la nuit du 31 mai au 1er juin 1962, devenant le seul condamné à mort exécuté par l’État d’Israël. Son corps est incinéré et ses cendres dispersées en mer, hors des eaux territoriales israéliennes.

Le gouvernement israélien a récemment mis en ligne une collection numérisée de 380 000 documents liés au procès. Consultez ici