À partir du 13 mai, Donald Trump entamera son premier voyage officiel au Moyen-Orient dans le cadre de son second mandat sans passer par la case Israël. Ce périple le mènera d’abord en Arabie Saoudite, où il participera à une réunion des chefs d'État des pays du Conseil de coopération du Golfe -CCG-, avant de se rendre au Qatar et aux Émirats Arabes Unis.
Le voyage s'annonce comme une étape clé pour le président américain, sur fond de tension géopolitique croissante dans la région. Ce déplacement sera marqué par des “sujets dollars”, avec des accords commerciaux en perspective. Trump est en effet attendu pour signer des accords avec Riyad, Abou Dhabi et potentiellement Doha. Mais au-delà de ces enjeux économiques, le contexte géopolitique est loin d'être anodin.
Cette visite survient à un moment particulièrement sensible. Le président américain, qui n'a pas manqué de créer du suspense autour de ce voyage, a annoncé qu'il ferait une "grande et très positive" annonce, sans en dévoiler plus. Selon son envoyé spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, plusieurs annonces importantes concerneront les accords d'Abraham, les accords de normalisation des relations entre Israël et plusieurs pays arabes,. Toutefois, l'Arabie Saoudite, qui n’a pas encore signé ces accords, continue de conditionner sa normalisation avec Israël à la création d’un État palestinien, une condition qui semble freiner les avancées sur ce dossier.
La visite de Trump s’annonce surtout dominée par les questions relatives à l’Iran, notamment son programme nucléaire. Alors que les négociations sur le nucléaire iranien semblent être dans l’impasse, les Saoudiens tenteront de convaincre les États-Unis de poursuivre les efforts diplomatiques dans ce dossier. En parallèle, les discussions sur un programme nucléaire civil saoudien pourraient également faire partie de l’agenda. Des rumeurs évoquent un accord imminent entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite sur cette question, dans le cadre de négociations de longue date sur une redéfinition des relations militaires entre les deux pays.
Les tensions au Yémen, notamment avec les houthistes, seront aussi sur la table. Après l’annonce par Trump de la fin des opérations militaires contre cette milice terroriste yéménite le 6 mai, le climat régional demeure tendu. Bien que Trump affirme que les houthistes ont "capitulé", les conflits dans la région, en mer Rouge et vis-à-vis d’Israël, sont loin d’être résolus d'autant plus que les Houthis ont annoncé qu'ils ne cesseraient pas leurs tirs en direction d'Israël.