Dans une interview accordée ce matin au journaliste Effi Triger sur Galei Tsahal, Frédéric Journès, l'ambassadeur de France en Israël a tenté d'expliquer la position française concernant la reconnaissance d'un Etat palestinien.
Selon ses propos, si la France a décidé de reconnaitre précisément maintenant un tel Etat c'est parce qu'elle a compris de l'Arabie Saoudite et des autres pays musulmans qu'ils seraient prêts à prendre en charge la reconstruction de la Bande de Gaza seulement si cela devait déboucher sur la création d'un Etat palestinien.
Pour la France, cette reconnaissance s'inscrit dans la mise au point d'un nouvel ordre pour le jour d'après la guerre à Gaza. Elle est aussi un moyen de permettre la sortie de la guerre.
Frédéric Journès a précisé: ''Ce sera un petit Etat, démilitarisé. Cette reconnaissance doit aussi être un signal pour l'Autorité palestinienne qui devra se réformer et supprimer les contenus haineux de ses manuels scolaires''. Il a également insisté sur la nécessité de désarmer le Hamas.
L'ambassadeur a, par ailleurs, reconnu qu'il ne savait pas comment cette reconnaissance se traduirait concrètement sur le terrain ne répondant pas à la question de savoir si la France ouvrirait une ambassade à Ramallah.
Concernant la menace d'Israël de fermer le consulat de France à Jérusalem en cas de reconnaissance par la France d'un Etat palestinien, l'ambassadeur a assuré que la France ne resterait pas sans réagir dans un tel cas. ''Je ne sais pas encore quelle sera notre réaction, mais elle sera sévère'', a-t-il déclaré conseillant à Israël de ne pas s'engager sur cette voie.
Interrogé sur l'antisémitisme en France, Frédéric Journès a vivement condamné ce phénomène et a avoué ne pas pouvoir garantir qu'aujourd'hui la France est un pays sûr pour les Juifs. Se disant profondément choqué par les actes antisémites et notamment l'arrachage de l'arbre dédié à Ilan Halimi, l'ambassadeur a estimé que les antisémites tiraient prétexte de la guerre à Gaza pour agir. Il en a conclu que l'avènement de la paix permettrait aussi de faire taire ces voix.